samedi 28 septembre 2013

Naissance

Mais quelle infamie de constater que les derniers posts de ce blog sont lourdement endeuillés..! Quelle tristesse, que de lest en nos épaules déjà courbées vers la terre..! Il n'y a pas mille raisons, soit je vieillis, soit je ne viens ici qu'en ces occasions, car c'est un sacré moyen de défense.
Retenons la deuxième proposition, elle me sied mieux...
Alors ce matin je me suis dit en mon for intérieur, si toutefois je possède un quelconque jugement de la conscience, il faut remédier à cela mon petit gars..!
Et c'est là que le bât blesse. N'écrirais-je que pour épancher ou étancher mes douleurs? Revendiquer? Contrarier? Crier? Décrier? N'y a-t-il point au fond de tes entrailles un petit feu de joie qui irrigue tes veines?

Eh, oh, stop..! La pudeur, tu connais..?
Pour les béats de leurs déversements stériles, si toutefois ma prose vous irrite, je ne saurais que trop vous conseiller les réseaux sociaux. Vous pourrez ainsi à l'aide de votre smartphone hégémonique photographier votre crotte, bien plus longue et plus lisse que celle du voisin. Et notifier chacune de celle de vos progénitures, c'est tellement incroyable, il a une dent qui pousse, le mignon chérubin..!

Les joies et satisfactions personnelles sont des choses à garder pour soi, déjà parce que leur étalage est indécent et suspect, mais aussi parce qu'elles ne nourrissent en rien le débat. Au mieux je pourrais vous dire qu'aujourd'hui je brûle de désir à l'idée d'acquérir le dernier Moix, dont je n'ai eu que de brefs extraits, et dont le style excite déjà mes synapses. Ce soir, tu auras intégré mon logis. C'est ainsi, personne ne pourra m'arrêter. Oh je sais, défi un peu facile vu la mise en place aussi gigantesque que son épaisseur, mais dites-vous bien qu'il en eut été de même avec un vieux Dubois achevé d'imprimer en 1989.

J'ai un rapport particulier avec les livres. Enfin, il pourrait l'être si je n'entretenais le même genre de rapport avec d'autres objets, passions, marottes... Des périodes obsessionnelles, où tout tourne autour de l’œil du cyclone, puis l'instant d'après où j'en oublie jusqu'à l'existence. Je ne parle, ne mange, ne bois, ne respire que pour cela, une raison d'être, un sacerdoce, une mission divine, puis une époque chassant l'autre, je passe à une nouvelle lubie. Mais, tiens, en parlant de cela, tout à coup me reviennent les images et odeurs de mes périodes passées, de grandes fenêtres qu'il suffit d'ouvrir pour retrouver tout le sel de l'appétit enfoui..! Je vais égréner ton millier de pages dans ma figure, et avaler ce vent délicieux jusqu'à la lie...

Je viens juste de remarquer que le truchement de mon for intérieur m'avait aiguillé sur un roman au titre presque provocateur en vue de la discussion qui nous mena ici. Ce qui ravira son auteur..!
Alors oui, en ces temps difficiles où la faucheuse snobe la tendinite, où les arbres perdent leurs feuilles et les plantes leurs fleurs, où l'on ne sait si le tas de bois sera suffisant pour réchauffer nos âmes, regardons devant, vers les naissances et renaissances à venir. La vie est là bordel..!

Tiens, ça dérape, dévie, décroche, voilà que je me mets à positiver moi maintenant. C'est peut-être juste parce que, là, au moment où je parle, je viens de me rendre compte en tournant cette phrase qu'il n'y a que l'écriture qui puisse me mettre dans cet état de bien-être et de plénitude.
Alors mon gars, qu'est-ce que tu fous le reste du temps..?

mardi 17 septembre 2013

Bonne route loulou...

Les chevaux t'appellent, loulou, osent un cri dans la nuit. Puis la déchirent en deux. Les sabots battent la mitraille. Mais plus rien ne bat dans ton poitrail. Tu ne répondras pas. Il peuvent hennir à s'en briser les mâchoires.
La vie est comme ça, elle s'arrête tout à coup. Du grand n'importe quoi. Une absurde fabrique de dérisoire. Le glas remplace le tocsin. Le curé et ses paraboles osées n'y changeront rien.   D'ailleurs, si dieu existe, j'espère qu'il a une bonne excuse. Je n'en vois pas de valable. Vas-y, cherche..! Tan qué vire, faï des tours..!
Où es-tu loulou..? Dans la sève de quelle cabane, à la lisière de quel aride paysage, dans quelle chevauchée fantastique, au son de quelle timba..?
Gina la valeureuse t'attend loulou, mais tu ne viens pas. Tu es déjà loin. Elle te survivra.

Mon fils, tu as dans les yeux la couleur indéfinissable des grands hommes. Ceux qui ont vu les récifs de coraux, bravé les regs et les ergs. Celle-là même qui brille encore par-delà le bois et le marbre. Un joyau précieux. Qui ne se délave jamais. Fais-en quelque chose de bien. Tu as de qui tenir. Et si un matin le temps use tes souvenirs, si un jour ta mémoire se brouille, je serai là pour te rappeler qui il fût.
Serre-moi dans tes petits bras. Fort. On ne sait jamais ce que le sort nous réserve.
Bonne route loulou...

vendredi 26 juillet 2013

vendredi 17 mai 2013

Le Silence



Cet endroit me manque. Que le temps défile..!
Besoin de cracher des mots. Encore et encore.
Jusqu'à ce que ce ne soit plus qu'un souffle.

S'ils ne sont pas ici c'est qu'ils sont ailleurs...

Mais je reviendrai.

jeudi 31 janvier 2013

Crève..!

Hé, Karl machin là, quand tu auras fini de secouer ton petit éventail en plein hiver pour déblatérer tes jugements définitifs sur l'allure du monde, planqué derrière tes verres fumés et ton jabot grotesque, comme le ridicule apparemment ne tue pas, n'oublie pas de crever.

Merci pour tous.


samedi 1 décembre 2012

Dance with the devil

Julien Cardaillac est un petit branlo qui ne sait rien faire d'autre que des chansons.
C'est tant mieux, et ça tombe bien, c'est tout ce qu'on lui demande.
Et comme gérer un groupe ça le fatigue rien que d'y penser, il joue maintenant en duo avec sa compagne, c'est plus pratique pour les répètes, et puis autant lier l'utile à l'agréable.
Comme elle a l'air aussi pingre que lui, ils écrivent des chansons et les jouent, histoire de cracher leurs mots ailleurs que sur un divan, pas con, ce sont les autres qui payent...


Ceux qui ne l’achèteront pas sont des cons.

vendredi 30 novembre 2012

Mariage pour tous...


Je n'avais pas vraiment d'avis sur la question. Évidemment donner une égalité de droit à tous me semble plus que logique. Mais bon, s'affranchir des codes de la société me plait aussi. Imaginer le type au repas de noël entre la dinde et la buche annoncer : papa, je suis amoureux, il s'appelle Maurice, tu n'auras pas à martyriser de petits-enfants me plait aussi. Peut-être parce que je me tape autant du mariage que de la sexualité d'autrui, ayant déjà bien assez de mal à m'occuper de la mienne.
Puis vous être arrivées, courageuses, intelligentes, déterminées, libres, et ce qui ne gâche rien, belles.
Joli contraste en face de la bêtise des intégristes de tout poil. Un putain de souffle d'air frais, de coup de pompe dans une fourmilière ou les imbéciles bectent toujours leur poisson du vendredi sans sourciller. Il y a soit-disant des combats plus importants. Mis à part que justement, il commence précisément ici.


L'église n'a plus à pénétrer la vie de la cité. Plus jamais. L'excision est définitive. Chaque flexibilité se paie au prix fort. Il faut être intraitables. Aucune négociation possible. La religion doit être une affaire privée.
Tu veux prier, manger hallal, casher, faire le carême, grand bien te fasse, mais dans ton salon..!
Ceux qui pensent que ces questions sont secondaires se trompent lourdement. Nous en paierons un lourd tribut. Se taire c'est accepter. Il n'y a pas de petit combat. Ta sole meunière, tu peux te la mettre à la raie, ce midi, c'est steak ! Et saucisson en amuse-gueule monsieur..! Je vous laisse à vos déchirements, foutaises et hypothèses, adressez-vous à l'intendance, nous, on paye plus..!

mardi 20 novembre 2012

La Passivité



Et l'on continuera à regarder passer les trains.

- Mais je n'ai rien fait moi..!

Justement.

dimanche 11 novembre 2012

Un dimanche...

Tu vois, dimanche, j'avais tout un tas de trucs à faire, plus ou moins urgents, plus ou moins plaisants, enfin tout un tas de trucs que je pensais nécessaires au bon fonctionnement de mon petit monde. Que j'aurais pu barrer de la liste punaisée dans ma caboche, histoire d'essayer de siphonner un peu tout le bordel qui m'inonde.
Les huissiers demeurent à distance, la cheminée fume, le buffet est mieux garni, et même si je suis loin de pouvoir compter sur un futur solide, j'arrive presque à voir le mois prochain se profiler, ce qui est une amélioration notable. J'ai considérablement diminué ma consommation éthylique, qui est proche du ridicule et laisse présager un sérieux manque à gagner pour la viticulture, et mes cigarettes ne sont plus assez nombreuses et goudronnées pour tapisser admirablement ma cage pulmonaire. Ma mère est ravie.
A contrario, je dors toujours aussi mal, mais je m’accommode à cela. Il y a bien longtemps que j'ai renoncé à une paix intérieure qui me permettrait de me couper des nuisances de l'humanité. Et puis je me rassure en me disant que c'est le matin que je suis le plus efficace. L'efficacité. C'est bien, il parait.

Indra s'en fout. Indra est morte. Comme ça, dans la nuit, sans faire de bruit. Elle avait encore tout plein de projets à réaliser. Elle m'en avait parlé lors de ce que nous pourrons maintenant appeler notre dernier entretien téléphonique, ponctué par son rire particulier, hérité de son papa. Elle riait beaucoup. Surtout quand je lui racontais mes mésaventures et les rebondissements spectaculaires de ma vie amoureuse. Elle n'aura pas eu le temps de te rencontrer. Elle est morte comme ça. Comme on a pas le droit de mourir. Comme c'est injuste et dégueulasse. Son papa ne rira plus. Et il y a des gens qui croient encore en dieu...

Alors dimanche, j'ai changé d'avis. Je n'ai rien fait. Rien qui ne soit productif, sérieux, lucratif, nécessaire, indispensable, prudent, calculé. Je ne voulais pas crever comme ça sans faire de bruit, sans avoir lu le dernier Nicolas Rey, sans t'avoir regardé cuisiner avec sur la langue l'arôme réglisse du grenache, sans avoir avancé sur mon album mégalo, sans avoir balayé le désert, sans avoir singé Brel devant ma glace, sans avoir rasé ces cheveux blancs qui gagnent du terrain chaque jour, sans avoir essayé de pisser contre le vent, sans avoir tenté, râté, retenté, hurlé, pleuré, détruit, reconstruit, agrafé, dégrafé, imaginé, contemplé, joui, sans avoir écrit ce post de plus sur ce blog nombriliste inutile, sans m'être senti vraiment vivant bordel, vivant..!

Demain, la vie reprendra son cours. Chaque chose à sa place. Tentons sans toutefois trop nous abîmer de ne pas être trop prudents. Marchons sur le fil. Ne vivons pas comme si nous étions immortels.



lundi 10 septembre 2012

Je pense à autre chose
















Le CAC se braque mais brasse du cash
Puis tire l'alarme à l’œil facile
Tire les ficelles et ça s'affole
Empêtré dans la course folle

Si j'ai l'air de prendre la pose
Pendant qu'ça braise à la croissance
Pendant qu'ça vous baise en silence
C'est juste que je pense

Je pense à autre chose

Les copines friment éliment leur jean
Retour d'exta à Ibiza
S'imaginent dans les magazines
Déciment les Aloe vera

Et pendant qu'ça bave et qu'ça glose
Un sourire au coin de la bouche
Avec l'air d'être sur la touche
Je pense juste

Je pense à autre chose

Pendant qu'j'taquine mon spleen au gin
Tonique aux attaques de panique
Je tiens la dragée virtuose
Aux coups de piques de mes névroses

Le jour où elles prendront revanche
Le jour venu des roses blanches
Où mes paupières resteront closes
Dis-toi juste que je pense

Je pense à autre chose

(simon polaris - tigre de papier - 2013)

dimanche 15 juillet 2012

Retour à la normale (2)

.

Apparemment la terre a continué de tourner de la même manière pendant mon hospitalisation : Les cyclistes se droguent, les juillettistes se plaignent de la météo, quand on demande à un Marseillais ce que ça lui fait que sa ville soit la deuxième la plus embouteillée d’Europe sa seule réponse est : « C’est Marseille », Parisot et l'insolent patron de GDF Suez n’ont aucune pudeur, Didier Deschamps prend plus de place dans les infos que la Syrie, Minute excelle dans l’ignominie homophobe avec toujours plus de classe, les vieux claquent sous la canicule, et toujours rien n’est fait pour les hôpitaux qui se délitent..!



Patrick Pelloux ministre de la santé moi je dis..! Au diable les mesurettes, la santé n’est pas une entreprise du CAC 40, on passe tous un jour par l’hôpital, nous, nos parents, nos enfants, on y pousse la plupart du temps son dernier soupir, il faut agir..! Le jour où on nous demandera la carte bleue avant la carte vitale il sera trop tard..!! Deux infirmières par étage, payées 1500 euros par mois, qui peut accepter cela, pour quelle humanité.. ?

Bon, j’arrête de m’énerver, ça me tire sur les agrafes…

samedi 14 juillet 2012

samedi 19 mai 2012

A toi...

Je n'aborde jamais mon petit moi ici. Je veux le faire aujourd'hui pour que le monde puisse le lire, et le sache. Alors écoute.

Un air pour toi mon petit soleil, pour ton dévouement et tout l'amour que tu m'as donné si naturellement tout au long de ces heures infinies, ta nuque brisée de sommeil sur l'accoudoir de ce fauteuil non inclinable. A nous deux, nous avons plus d'empathie qu'un continent entier.

Cet air pour toi, parce que, lorsque tu écoutes cette chanson, malgré les décennies passées et cette histoire lointaine, tes yeux se mouillent à chaque fois.

On trimballe tous nos tares, nos peurs, notre passé, nos désirs. Il ne faut pas en avoir la frousse ou tenter de le dissimuler. C'est ce qui fait la beauté des choses et notre putain d'humanité.

Nous sommes si différents et si ressemblants à la fois. Quand je te regarde, plus rien n'est impossible. Tu peux compter sur moi, comme un tronc solide, un pilier, un sémaphore les jours de brouillard.

J'en étais déjà sûr, mais maintenant j'en suis certain. Je te veux pour l'éternité.


lundi 7 mai 2012

Lettre à mes amis...

        
           Lettre à mes amis réels, virtuels, et à ceux avec qui je croyais partager des valeurs indéfectibles.

Ceux qui me connaissent un peu ne seront pas surpris de deviner que j'étais content de voir partir le président candidat hier soir. Sans stigmatisation. Pour tout ce qu'il représente et que j'abhorre chez l'être humain, ses idées politiques et son style. Ravi aussi de voir partir sa clique de ministres présomptueux, incapables ou malhonnêtes. Et Pourtant, j'ai très mal dormi.

Très mal dormi car je n’ai pu m’empêcher hier soir de suivre la soirée sur les réseaux sociaux, et que bien qu’aguerri à certaines inepties habituelles, ce que j’ai pu lire ici ou là m’a glacé le sang. Même si cela est bien pratique pour faire le tri, tous ces commentaires prouvent à quel point l'intox a marché et le peu de culture politique et historique de nos contemporains.
Je vais mettre tout le monde à l’aise, je ne suis pas issu d'une famille de gauchistes comme on dit, loin de là, et ne possède pas un seul ancêtre aux racines exotiques, il n'y a qu’à voir mon patronyme.
Qu’on soit de droite, pourquoi pas, il y a bien des gens qui croient en dieu, mais qu'on imagine que c'est la victoire des pauvres, des arabes, des branleurs, des drogués; après toutes les humiliations, la condescendance, la poudre aux yeux, la mégalomanie, l'impudeur totale que l'on a vécue pendant ces longues années, c'est à se pincer. Ou alors c'est qu'on est à court d'arguments.
Je crois comprendre aussi à travers les moqueries que le nouveau président n'est pas assez tape à l’œil, mince, Jet set. Je saisis mieux alors votre déception si vous avez la nécessité d’un président qui vous ressemble. Je ne dois pas avoir l’âme d’un winner. Peut-être que tous les ambitieux,  dents longues et autres donneurs de leçon en ont pris un coup dans leur égo. Tout le monde peut se ramasser. Et ce n’est pas forcément la faute du système, ou de la crise. Je vais vous faire une confidence, je connais des gens qui paient l’ISF et qui étaient content du résultat hier soir. Ils continueront à travailler en France, payer des impôts, et je vous rassure, réussiront à boucler les fins de mois sans le moindre souci, et sans toucher à leur train de vie. A l’heure qu’il est, ils sont sereins, ils hésitent juste sur la couleur de leur prochain véhicule.
Non mais sérieusement, de quoi avez-vous peur.. ? Auriez-vous des choses à vous reprocher.. ?
Au pire, rien ne changera, mais avec un peu plus de décence. Libre à chacun de partir à l'étranger, cela aura au moins comme vertu pédagogique de découvrir vraiment le statut d’émigré. J’aimerais rappeler aux quelques imbéciles, qui, pensant manier l’humour avec brio, imaginent que demain le couscous deviendra plat du jour universel ou encore les babouches obligatoires, que la plupart des gens qui ont voté hier sont les plus grand défenseurs de la laïcité et les plus anti communautaristes. Bien à vous de préférer églises aux mosquées ou je ne sais quel temple, je vous laisse entre vous, je ne me sens pas concerné. Je suis un homme libre. Et je pense plus fort que jamais que la religion est une histoire privée, et qu’elle n’a rien à faire dans la vie de la cité.

Alors oui, hier soir, j’étais ravi, sans triomphalisme, car je pense que le programme que j’aimerais voir appliquer un jour aurait vraiment de quoi vous foutre les jetons. Mais j’étais ému.

J’ai pensé à toi, maman, qui bien que déçue par le passé devait avoir les larmes aux yeux devant ta télévision en repensant à tous les gamins que tu as porté dans l’école de la république, avec si peu de moyens et toute cette misère, tu peux partir à la retraite, tu l’as bien mérité malgré tous les crachats infâmes.
J’ai pensé à toi Patrick, qui essayait peut-être de suivre le décompte, de garde au milieu des brancards entassés et des plaies de l’âme.
J’ai pensé à toutes ces femmes qui ne sont toujours pas représentées et considérées.
J’ai pensé à vous, mes amis des minorités si grandes, pédés, noirs, arabes, juifs, mohicans, zapatistes, à ceux qui ont reconstruit la France, ceux qui participent à sa culture bouillonnante et sa créativité légendaire, vous qui vous levez tous les matins malgré les gifles quotidiennes.
J’ai pensé à toutes ces fois où toi, avec ta gueule de métèque, les yeux plein de larmes, tu enviais mon état civil, après avoir essuyé une énième humiliation, alors que tu méritais toutes ces choses autant que moi.
J’ai pensé à Charlie Hebdo et leurs locaux dévastés.
J’ai pensé à tous les inadaptés, les handicapés, les vieux, les rmistes, les chômeurs, qui aimeraient pouvoir prendre part à cet effort collectif.
J’ai pensé à tous mes amis ici, avec leurs noms bizarres et leurs utopies éternelles.
J'ai pensé à Ghis, qui est obligé de bosser double grâce au superbes Lois Robien.
J’ai pensé à vous, Gilles Doyen, Fred Tanari et les autres, avec vos musiques et chansons aussi lucratives que les miennes, mais qui n’ont pas de prix.
J’ai pensé à toi, ma fille, mon petit biscuit, à qui je n’ai su expliquer pourquoi certaines personnes avaient deux maisons et d’autres zéro comme tu dis. Il faut croire que les sueurs ne se valent pas.

Je ne crois en rien, j’espère juste que certaines choses vont changer, comme toujours. Dans le cas contraire, je compte bien me faire entendre. Et fort.

Bon, c’est pas tout mais on est déjà le 7 mai, j’ai le loyer à glisser dans la boite aux lettres de ma propriétaire, et comme elle dit, si vous saviez ce que c’est que d’avoir tous ces appartements à gérer ! Je ne voudrais pas lui mettre une couche supplémentaire d’angoisse.

Et puis j’avais pas dit que lundi c’était le retour de la poésie.. ?

samedi 5 mai 2012

Le petit rocher


La nuit me prend dans sa bouche, me mâche, puis me recrache sur ma couche. Elle ne veut pas avaler. C'est dégueulasse la nuit. Sale et noir foncé. Sa grosse langue ne veut pas de moi. Pas même m'assommer un peu. Je dois me débrouiller tout seul. Comme ça, de but en blanc, au débotté, sans aucun effet d'annonce. La réalité en pleine tronche, et la naïveté de ne jamais s'y attendre. Les nominés sont..........
Il est déjà trop tard.
Qu'il est grand et large le temps pendu au plafond. On a beau se recroqueviller sur ce putain de radeau improbable, la bile tangue au creux de l'estomac mon frère, le monde est un caillou pesant.
Ailleurs la respiration est calme, sereine. Ailleurs. Désolé, tu n'as pas la carte, ça se mérite.
Dehors, les tambourins extatiques n'en finissent pas leur racolage. Pour sûr, le chaland n'est pas farouche. La lame de fond menace à présent l’embarcation. Mais, le panier rempli de psychotropes superfétatoires, on mise pour avoir l'impression d'être quelqu'un, d'être beau comme dans un miroir aux alouettes sans têtes. Fastoche hein la projection, t'en as pour ton argent..? Et superfétatoire, ça t'a plu..?? Violer le codex, voilà au loin la lueur de l'entremise..!! Le prendre et le retourner sans présentation..! Rendre coup pour coup..! Tendre la joue..? Connais pas ! Sans sommation je te dis..! Ce qu'il faudrait, c'est envoyer la mitraille de sourires, tu sais bien, le groupement d'intervention anti-questions, ça défouraille à la positive attitude, pluie de marshmallows..! Que vous êtes beaux, que vous vous aimez, une vraie famille fourrée aux marrons..!!

Avoir des loisirs.
Passer le temps.
Se changer les idées.

Tout un programme. Je le note.
Je le peux, j'ai de l'entrainement, le matériel, oui, je peux tenir le siège, envoie l'encre et le papier, tout dans la caboche, les fards et buvards au placard..! Eh, Léo, qu'est-ce que tu fous, prend du vin pour la route, renverse tes chaises..! Vivre assis, c'est ce que tu veux..? Ou mieux, à genoux, allongé, transi comme un renard galeux dans sa tanière perméable, à l'affût du miracle qui ne viendra jamais..??

Tout est en toi. Tu n'as besoin de rien. Laisse ta part aux autres bordel, prends le maquis, t’espère quoi, la médaille en chocolat..?! Fouineur, arrête de fouiner..! Compte plutôt tes cervicales, arrête de rentrer la tête, t'attends quoi, la soudure..? Alors tu ne vaux pas mieux..!

Oh, c'est facile de juger, quelle aisance..! Le plaisir de la diatribe gratuite monsieur, voilà à quoi se résume votre bouillie emphatique..!

Alors, filer, cheveux au vent, reprendre le radeau de la nuit jusqu'à ce que les premières lueurs nous arrachent de la couche infâme. Celle de dessous, celle de dessus, celle de dedans. Tenter d'approcher le rocher à tâtons. Serrer fort à s'en cisailler les paumes. L'escalader par la face vierge. Grimper encore.

Tu sais quoi..? On est pas si mal finalement sur ce petit rocher. Tu comprendras trop tard.

samedi 3 mars 2012

L'Exil




J'étais assis au bord du monde. Je regardais sous mes pieds grouiller la vie dans son incohérence. Il m'arrivait par bribes les exploits de mes congénères voyageurs, avalant des omelettes improbables. Tous ces petits riens qui tentaient de nous faire envier leurs existences faméliques. Embarqués sur la même planète, nous n'avions pas le choix, il nous fallait cohabiter.
Isolé par moi-même, je me sentais glisser vers une froideur abyssale, contre laquelle j'étais bien incapable de lutter. Il ne me restait qu'une seule chose à faire, et de loin la plus importante, me taire, à tout jamais.

mercredi 1 février 2012

La Boîte en fer

C'était une petite boite en fer
Ornée de pierreries grenat
Un genre de grande tabatière
Bien fermée par un cadenas

J'ai tout imaginé derrière
Son inoxydable paroi
Pièces en or trésor de corsaire
Boussole sextant et compas

Afin de faire céder ses serres
Ont cassé mille bouts de bois
Clés trombones petites cuillères
Mais en vain il ne se livra

Puis elle a disparu, ma mère
Lassée de l'éternel combat
A dû la remiser misère
Du reste le temps se chargea





En recherchant quelques affaires
Hier au fond du débarras
J'ai retrouvé ma boite en fer
Trente ans qu'elle m'attendait là

Peut-être est-ce un peu la poussière
Mes yeux revenus de l'émoi
Ou bien encore les fausses pierres
Elle n'est plus si jolie que ça

Je pourrais jouer les monte-en-l'air
Il est si fin ce cadenas
Et lui briser ainsi les nerfs
Avec le moindre casse-noix

Mais cette petite boite en fer
Aujourd'hui je ne l'ouvrirai pas
Elle restera divin mystère
Et c'est peut-être mieux comme ça.

dimanche 15 janvier 2012

samedi 14 janvier 2012

Ha, ha, ha.

La France perd son triple A, vais-je réussir à trouver le sommeil..?

mercredi 28 septembre 2011

Le Témoin




Je devrais peut-être te voir comme un concurrent, un rival, un compétiteur carnassier, mais je te sens plutôt comme un partenaire, un type à qui j’aurais passé le témoin, un compagnon d’infortune, à qui une fois le devoir accompli et les membres fourbus j’aurais tendu les rames. Je n’ai aucun conseil à te donner, je ne te souhaite qu’une chose, prouver que tout cela n’est qu’un malentendu, que je n’ai pas pagayé dans le bon sens, et que le sac de nœud dont tu viens d’hériter n’est point inextricable.

mercredi 27 juillet 2011

Le reste du monde... et moi.


Et moi, minable que je suis, présomptueux impétueux, je pensais que ce serait nous deux contre le reste du monde s'il le fallait. Il ne me reste plus que ta nuque silencieuse et vos rires d'allégresse. Il faut croire que c'est beaucoup plus que ce que j'avais à te proposer.

Alors je vais descendre un peu plus au fond encore, bien après la bile et les intestins, là où les poumons se compressent encore, où l'on cherche le second souffle qui ne vient jamais.

T'inquiètes pas,
je laisse une petite fenêtre ouverte.

Pour vomir.

mardi 5 juillet 2011

La Question...

Après un petit serrage de main rapide, feignant de mon pas engagé une hypothétique tâche à accomplir dans un futur tout proche, il a tout de même trouvé le temps de me la décocher. Comme un poignard qui vous rappelle bien qu'on est tous embarqués sur le même bateau, et qu'il est impossible de s'échapper d'ici sans passer l'arme à gauche.

- "Et alors toi, qu'est-ce que tu deviens..?"

Franchement, elle est pas bonne la question..? Tu la sens la terre s'ouvrir sous tes pieds..? Et la boule à l'estomac qui frappe le bumper..?
Que puis-je te répondre..? Tu veux vraiment un bref résumé des vingt dernières piges, comme ça au débotté, en vingt secondes..? Un statut social, un nombre d'enfant..? Ma fonction principale dans cette fourmilière géante où l'on court vite et loin afin d'essayer de semer la peur de la mort..?

Alors heureusement, pour me sauver, j'entends une petite voix, Simon Polaris me souffle : "J'attrape des mouches..!" Mais à tous les coups tu ne vas pas me croire. Pourtant à force d'entrainement je suis imbattable.


Tiens, tu sais, un des trucs que je fais cette année..? Non, mais sérieusement, pas comme boulot, comme hobby. Un truc des plus absurdes. Tu vas rire. J'écris un quatrain en alexandrins tous les soirs. Comme ça, pour la flambe, gratuitement, sans rien au bout, c'est même pas un devoir à rendre. Pas de glorioles, pas d'arrangements, pas même d'oseille, juste une petite histoire entre moi et moi. Et bien tu sais quoi, il y a des soirs où ça va tout seul, d'autre où je me maudis pour m'être accroché ce boulet au pied. Les rimes c'est même plus à la mode. Bon, je ne te parlerai pas de ce que je peux ressentir quand je fixe le point final, surtout après une longue bataille, je sens que je vais passer pour un original, rien de pire. Et bien tu vois si ce soir je suis en manque d'inspiration, j'essaierai de traduire par des mots le sentiment qui m'a pénétré quand tu es monté dans ta voiture flambante, celle qu'il faut revendre au bout d'un an maximum sinon après tu comprends on perd trop d'argent. Tu dois être numéro 4 ou 5, si la crise reste contenue et les flux point trop capricieux, d'ici quelques années tu peux espérer monter sur le podium. Il n'y a pas de dossards pour tout le monde, je te laisse le mien. Je suis peut-être un anonyme qui s'accroche aux branches, un doux rêveur, un utopiste, un écorché, un parasite, un moins que rien. Seulement tu ne vaux pas plus cher que moi. Tu sais ce que j'ai fait ce week-end, pendant que tu briquais ta caisse devant ton pavillon..? Un autre truc inutile. J'ai tiré quelque chose du néant. J'ai écrit une nouvelle chanson. Je ne suis pas sûr qu'elle te plaira. Mais elle a le mérite d'exister. Tiens va, elle est pour toi. Cadeau. Je suis désolé, ça va probablement te sembler un peu confus, il n'y a pas de règles préétablie pour encadrer toutes les libertés. Ici, je fais ce qui me passe par la tête. Sans entraves, sans consignes, sans obligations, sans conseils, sans gabarit. Sans bouger et manger léger. Sans modérations. Sans filet.

->> Polaris - Il parait

mardi 24 mai 2011

Fermé le dimanche.

















Six jours pour avoir, un jour pour être.

mercredi 20 avril 2011

La Disparition



Nous étions là, en équilibre sur le fil du temps, tous sur nos gardes, avec cette once de bon sens qui nous a toujours caractérisés, soudés comme des fractures anciennes, et pourtant chacun dans notre périmètre de sécurité. Aucun de nous n’a bougé. Aucun de nous n’aurait osé bouger en premier. Non, aucun de nous n’aurait pris le risque de vaciller sur son socle alors que l’on pouvait s’en tirer pour moindre mal.

Peut-être est-ce notre immobilité qui nous a perdu, de toute manière je ne pense pas que je trouverai un jour une explication plus rationnelle à cette prévisible extinction de notre espèce. Ce que je sais en revanche, c’est que nous aurons été irréprochables d’obséquiosité. Rien de nous n’a dépassé dans le couloir, ce boyau impersonnel mais absolument nécessaire à nos ramifications, à notre condition. Personne n’a opté pour un franchissement de la distance limite, de cette étendue critique, personne même n’y aurait songé l’ombre d’un instant. Oui, nous avons été, sur ce point également, parfaitement analogues.

Mettre toutes les chances de notre côté, assurer, jouer la carte de la prudence, gérer, digérer, prévoir, temporiser, prendre les choses calmement, mesurer, avoir de la patience, faire des efforts, persévérer. Nos existences étaient réglées comme des horloges atomiques, les crans parfaitement policés, la bascule accordée au diapason. Nous tenions nos espaces vitaux précisément alignés, eux-mêmes parfaitement centrés dans nos interstices siamois, car c’était dans l’ordre des choses.
Pas le moindre grain de sable n’est venu s’immiscer dans les rouages de nos principes immémoriaux, les coffres-forts de nos essences seront restés vierges à toute intrusion jusqu’au jour ultime de notre disparition. Aurions-nous pu douter de la succession ultérieure des évènements lorsqu’ont été étudiées, arbitrées, puis finalement tranchées les couleurs, puis les formes, pour en définitive concourir à l’élision même des sons ?

Il est trop tard à présent pour se poser ce genre de question, car il est totalement impossible d’opérer une quelconque marche arrière, la balle étant depuis trop longtemps engagée dans la chambre. La chambre étant depuis trop longtemps distribuée par ce couloir délimiteur. Ce même couloir faisant office à la fois de gardien pour notre sérénité, mais également de bourreau pour nos appétits les plus féroces. Il m’est difficile aujourd’hui, dans mon analyse pourtant froidement mathématique, de concevoir que notre acceptation du confort en tout premier accommodement raisonnable fut paradoxalement le déclencheur de notre épuisement programmé.
Lutter n’a non seulement jamais été envisagé, mais encore moins envisageable, car il aurait fallu pour que cela nous semble une alternative concevable nous trouver dans des dispositions propices à une certaine prise de recul, une largeur d’esprit qui n’était même plus présente dans nos souvenirs les plus séculaires. Nous nous habituions même à notre ensevelissement progressif, puisque chaque pelleté quotidienne n’était finalement qu’une infime poignée de terre, qui, pensait-on, s’effacerait sous le poids de l’érosion courante.

Quoiqu’il en soit, et quelle que fut la teneur de cet épilogue, aucun de nous n’aurait pu imaginer, à l’époque, la tragique importance de notre geste, le jour où, par facilité et convenance, nous avions intégré, un par un, le lotissement.

Ce texte a été écrit pour le premier numéro de la jolie revue "Criez",
sur laquelle vous pouvez trouver de plus amples informations ici :
http://assocriez.blogspot.com

dimanche 10 avril 2011

Zéro













Quoi de plus logique que d'être à acheter quand on est le plus gros des vendus.

mercredi 30 mars 2011

Love & sorry










Ce n'est pas la première fois que je me trompe.
Je voudrais juste que ce soit la dernière.

mercredi 2 mars 2011

mardi 22 février 2011

Destination nouvelle

Ça y est, les cloches reprennent dans ma tête
J’ai beau serrer mes amulettes

Serais-je en partance pour une destination nouvelle ?


J’aurais dû répéter ton nom

Qu’il sonne comme une évidence

Mais évidemment, évidemment non

Croiras-tu encore à la chance ?

Pas de visa, pas de berline

Prendre la rue à contresens

Juste le poids des ballerines

Imbriquées aux vapeurs d’essence


La quête, l’oraison sibylline

Ont-elles encore vraiment un sens

Nous vivions des moments ultimes
Que jamais ils ne recommencent

(simon polaris - Destination nouvelle - 2013)

samedi 15 janvier 2011

Des copeaux dans la peau...


Pour certains ce doit être un après-rasage, un savon, ou même le pétrole, le tabac brun ou encore le souffre. Moi c'est l'odeur des copeaux. Jamais cette senteur ne me quittera, imprégnée jusqu'entre les synapses, il suffit que je ferme les yeux et les émanations remplissent l'habitacle. C'est en même temps une fragrance assez discrète puisqu'on ne la repère qu'à un rapprochement conséquent, mais elle imprime chacun de mes souvenirs les plus lointains.
Elle est juste l'odeur naturelle de mon père. Celle qui balaye l'oreiller le soir au baiser de bonne nuit, qui rassure après la peur panique dans le creux de l'épaule, qui découpe la campagne au trajet nocturne estival reliant les deux bordures du pays.

Papa, si un jour tu dois quitter ce monde, ce que je t'interdis juste de faire avant le siècle prochain, comment donc, même si par miracle j'arrive à me relever de l'inacceptable, pourrais-je à nouveau un jour approcher un arbre, une chaise ou une étagère..?

samedi 18 décembre 2010

Ma fleur



Vous n'aurez pas ma fleur

Celle qui me pousse a l'intérieur
Fleur cérébrale et fleur de cœur
Ma fleur
Vous êtes les plus fort
Mais tous vous êtes morts
Et je vous emmerde.