samedi 18 décembre 2010

Ma fleur



Vous n'aurez pas ma fleur

Celle qui me pousse a l'intérieur
Fleur cérébrale et fleur de cœur
Ma fleur
Vous êtes les plus fort
Mais tous vous êtes morts
Et je vous emmerde.

mercredi 15 décembre 2010

Tigre de papier













J'ai mordu j'ai griffé
Craché des étincelles
Pas fait dans la dentelle
Tenté d'intimider
Mais je ne suis en somme
Qu'un tigre de papier

J'ai rendu j'ai porté
Tous les coups un par un
Mais jamais n'ai donné
L'estocade en entier
Car je ne suis en somme
qu'un tigre de papier

J'ai couru j'ai foulé
Dévoré des gazelles
Abrégé des querelles
Pour mieux me faire la belle
Oui je ne suis en somme
Qu'un tigre de papier

J'ai rugi j'ai feulé
Remonté des rivières
Des chemins solitaires
Tenté d'impressionner
Mais je ne suis en somme
Qu'un tigre de papier

lundi 13 décembre 2010

Le Puzzle

Comment l'expliquer, c'est un peu comme si tout à coup les pièces du puzzle avaient retrouvé leur emplacement natal, logique, que tout s'imbrique aisément en des coulisses invisibles et paraffinées, tel le tenon dans la mortaise. Chaque pièce n'a qu'une place. Tout était finalement peut-être trop près, sous mon nez, dans mon entourage, mon quotidien, il m'aura fallut la moitié d'une vie pour que j'arrive à prendre le recul nécessaire et que l'évidence transparaisse. Ne plus jouer à être, mais être vraiment, quel qu'en soit le coût. Et cela, personne ne peut le faire à votre place.
La liberté fait peur, et l'on s'entrave afin de l'aliéner pour qu'elle ne soit plus qu'un esclave soumis. Je me suis trop occupé, préoccupé, diverti, abruti, assommé pour n'avoir pas à me retrouver en face de moi-même. La peur, toujours la peur, de ne pas être à la hauteur, de tenter, de chuter, de concourir, de tirer des conclusions, car on a encore le temps de voir, demain.
Mais il y a un moment ou demain devient aujourd'hui.

J'avais pourtant un entrainement imparable, j'aurais pu tenir encore pendant des siècles. Heureusement, il y a le sens de l'observation, bien difficile à étourdir. La peur de me mouvoir au travers de la vie en tirant un boulet à mon pied aura été plus puissante que la peur tout court.

Si je dois partir demain, je n'aurai besoin de rien. Tout est dans ma tête.
"Transbahutez vos idées comme de la drogue...
Tu risques rien à la frontière
Rien dans les mains

Rien dans les poches
Tout dans la tronche!"


Vous êtes tous là, en moi, je n'ai plus besoin d'antisèches, j'irai au bout du couloir, seul, sans regarder mes pieds, sans cette boule qui croit à mesure que les mètres rétrécissent, je donnerai tout ce que j'ai, et je ressortirai de la classe plus léger que la plume, comme survolant la pesanteur de l'existence.

Ce qui me fait sourire, car quelque peu paradoxal, c'est de réaliser que cette peur tant reprochée se trouve finalement être le moteur grâce auquel j'aurai pu parcourir la distance jusqu'à moi-même. J'ai appris à séparer le grain de l'ivraie, tant je craignais de perdre quelque chose que je sentais en moi comme un présent inné. Ce fut ce partage difficile, ajouté à un travail de sape extrinsèque, qui aura dévoré mes années jusque sur ma couche. Qu'importe, ce qui compte est ce déclic libérateur, et ma rancune légendaire s'en trouve même curieusement ajournée, peut-être par le fait que oui, sans toutes les pièces, ce puzzle serait alors incomplet, votre injustice ayant compté pour beaucoup.
Personne n'aura réussi à me voler mes rêves.

"La réussite n'est pas une preuve de liberté, l'échec oui.
Il est urgent de ne pas être prudent."

Il me reste encore de nombreuses pièces à assembler, mais je les ai, là, au creux des mains.

Je n'ai plus peur des imperfections.
Je n'ai plus peur de vous.
Je n'ai plus peur de me tromper.
Je n'ai plus peur de tomber.
Je n'ai même plus peur de vieillir.

mardi 7 décembre 2010

Je me rappelle...


Je me rappelle de ce jour où tu m’as donné les clefs de ton appartement, du filet de lumière qui traversait l’atelier, des poussières en suspensions dans ce rai transversal, de ta main tendue à travers cet éclairage céleste.
Je me rappelle du bruit de la dégauchisseuse dont le régime perd tout à coup plusieurs centaines de tours-minute par seconde, du sas isophonique dont les portes s’ouvrent sèchement, des pas approchant de mon père, immense, et de la sensation de n’être qu’un lézard.
Je me rappelle du visage du futur président de la république apparaissant petit à petit à vingt heures précises, du poids des secondes, et que, jusqu’à la dernière bandelette j’ai voulu penser que tout n’était pas encore joué.
Je me rappelle du grattement aux chevilles procuré par nos courses interminables dans les champs, les chaussettes pleines de boules tenaces et urticantes.
Je me rappelle de la joie et de la frayeur qui m’ont envahi lorsque j’ai découvert les deux traits parfaitement alignés sur le test de grossesse.
Je me rappelle des plafonds démesurés de cet ancien hôpital réhabilité en école de musique, et des cris que j’avais encore l’impression d’entendre résonner entre les grappes réverbérées de flutes traversières.
Je me rappelle de ces cigarettes roulées caramélisées aux formes improbables dont je n’osais avaler la fumée.
Je me rappelle les phares qui découpaient l’obscurité, ma tête sur ton épaule, et l’impression d’être les gardiens du monde l’espace d’une nuit.
Je me rappelle de l’odeur de la moquette de cet escalier, des billes qui y rebondissent sans leur claquement agaçant, de cette rampe lustrée par les frottements, de mon impossibilité de m’empêcher le compte de ses marches à chaque trajet, alors qu’elles n’étaient et ne resteraient que dix-neuf jusqu’à la fin de l’aventure.
Je me rappelle des derniers mots de cet habitué ressemblant à un indien qui se plaignant d’une forte migraine n’avait même pas fini son café, et qu’on avait retrouvé chez lui en travers du couloir, mort.
Je me rappelle de cette rentrée des classes où nous étions arrivés par hasard avec les mêmes chaussures, et où personne n’avait voulu croire à cette coïncidence.
Je me rappelle de l’odeur chlorée de ce vestiaire, où la virilité était la première des valeurs.
Je me rappelle de ce trottoir complice qui faisait exactement la même hauteur que notre différence de taille et permettait à nos bouches de se rencontrer parfaitement.
Je me rappelle de l’excitation qui précédait nos répétitions hebdomadaires, et de cette parenthèse de liberté absolue pendant laquelle nous nous moquions de tout.
Je me rappelle de ces samedis matins où nous mangions du cervelas et buvions du vin rouge au petit-déjeuner avec les forains, fascinés par les mains gigantesques du poissonnier, pendant que nos camarades rejoignaient d’un pas pressé l’établissement scolaire.
Je me rappelle de cette satisfaction le jour où j’ai tiré ma première ligne du tableau électrique et qu’à l’enclenchement de l’interrupteur les ampoules se sont éclairées sans sourciller.
Je me rappelle que nous avions creusé un trou le plus profond possible pour trouver de l’eau, et que nous avions trouvé des vieilles cagettes, puis de la roche trop dure pour nos pelles en plastique.
Je me rappelle de la première fois où je suis parti tout seul en voiture.
Je me rappelle des lettres dans la soupe, et de ma victoire sempiternelle à écrire mon prénom avant le tien, qui comportait quasiment le double de lettres.
Je me rappelle de la fois où tu m’as dit au téléphone que je ne faisais pas parti du quotidien de ma fille.
Je me rappelle avoir vu le père-noël traverser le ciel dans son traineau à travers les persiennes, la même année où j’ai appris le secret de la grande trahison.
Je me rappelle de mes membres qui tremblaient et de ma tête qui tournait à la découverte progressive du corps féminin.
Je me rappelle de cette stupéfaction un après-midi chez ma voisine en réalisant que la robe de Casimir n’était pas grise mais orange.
Je me rappelle qu’après t’avoir lu ce texte, ta seule remarque fut de me dire qu’on ne disait pas « je me rappelle », mais « je me souviens ».

Je me rappelle de tout cela, et pourtant, impossible de me souvenir où j’ai garé cette satané voiture.

dimanche 7 novembre 2010

Le Chemin




Docteur, ceci est notre dernier entretien.
La boucle est bouclée. Le serpent se mord la queue. Je ne viendrai plus vous embarrasser de mes questionnements insolubles, j’accepte à présent qu’ils le demeurent, quel que soit le temps de réflexion que je leur accorderai. Si je dois retenir quelque chose de ces longs monologues, c’est que le chemin est peut-être plus important que le but. C’est une phrase certes assez simple, peut-être même quelque peu ridicule, mais une clé essentielle qui me permet de tenir debout, et de vous parler avec calme et détachement. Une phrase que je n’aurais pas pu prononcer sans ces années de tâtonnements hésitants.
J’ai l’impression de savoir maintenant qui je suis, au milieu du chaos hasardeux qui compose ma vie, et celle de l’univers qui m’entoure. Il y a des choix que je n’ai pu faire, qui me furent imposés, du fait de vivre sans l’avoir décidé. Il m’appartient à présent d’opérer ceux qui me reviennent, en tranchant dans le vif, afin de m’installer aux commandes de ma propre existence.

Vous allez me manquer.

mardi 5 octobre 2010

dimanche 12 septembre 2010

Décidement..!





Chère faucheuse aveugle et malhabile.
Ne crois pas que d'embarquer d'un coup Corneau et Chabrol te donne le droit de planer autour de Bertrand Blier, dont tu pourrais, merci d'avance, laisser fondre les glaçons tranquillement.

A bon entendeur, salope.

lundi 30 août 2010

Série noire...




Alain Corneau rejoint Patrick Dewaere, Bernard Blier, Marie Trintignant, Jeanne Herviale et Andréas Katsulas...
A la place de Myriam Boyer, moi, je serrerais les miches...

mardi 24 août 2010

Memento...

.
- mettre toutes les chances de mon côté
- jouer la prudence
- assurer
- gérer
- prévoir
- faire attention
- temporiser
- prendre les choses calmement
- se reposer
- faire des efforts
- mesurer
- avoir de la patience
- persévérer

- ne pas oublier

lundi 16 août 2010

L'attente...

















Enfin là..!
De quoi en faire tout un Roman..!

dimanche 18 juillet 2010

Il y a

Il y a tous ces mots qui nous blessent
Qui nous vexent et nous coupent
Comme cheveu sur la soupe
Toutes ces maladresses
Toutes ces choses que tu loupes
Heureusement il y a tes fesses

Il y a ces mensonges par troupe
Ces carences en caresses
Ces indélicatesses
Cette fierté en poupe
Toutes ces fausses promesses
Heureusement il y a ta croupe

Il y a ces lianes que tu tresses
Sur nos âmes en déroute
Quand tu sèmes le doute
Tes pulsions vengeresses
Toutes ces banqueroutes
Heureusement il y a tes fesses


samedi 17 juillet 2010

vendredi 25 juin 2010

De l'audace, toujours de l'audace...




Toronto accueille G8 et G20, pour la bagatelle de 1,2 milliard de dollars, ceci afin de chercher des solutions à la crise financière. Auront-ils le temps d'apprécier le lac artificiel construit pour l'occasion..?
Plus près, une escorte de police accompagne en grande pompe jusqu'au palais présidentiel un joueur de foutebole venant essuyer ses larmes dans les drapés de la république, ceci en lieu et place d'une réunion avec une ONG dont les réflexions concernent au bas mot 3 milliards d'individus dans le dénuement...








Et l'on a le brave culot
De venir me demander
De ne plus boire que de l'eau
De ne plus trousser les filles
De mettre de l'argent de côté
D'aimer le filet de maquereau
Et de crier vive le roi
Ha ha ha ha ha ha ha ha, ha ha..!

PS : petit ajout de dernière minute, je n'ai pas du tout envie de consacrer un nouveau un message à ce leurre pour bovins, je viens d'entendre sur une chaine télévisée spécialisée dans l'information cette phrase : "Nous passons donc à la question du moment".
Comme un gros naïf, je me suis dit qu'ils allaient démagogiquement nous expliquer comment bouffer à la fin du mois, et bien figurez-vous que la question est : "Pour ou contre la vidéo dans l'arbitrage des matchs de foutebale..!"
Pour vomir, c'est par où..?

jeudi 20 mai 2010

Champions...

Ma petite chérie.
Je ne sais pas comment te le dire, mais voilà, ta girafe est morte. Elle n'aura même pas eu le temps de souffler sa première bougie.
Ne me demande pas de t'expliquer pourquoi, j'en serais bien incapable. Je suis juste navré de te dire que tu t'apercevras en grandissant qu'on est jamais à l'abri de la moindre des saloperies, la dernière des injustices, surtout venant de la part de nos chers congénères. Si tu le désires, quand nous arriverons, samedi, nous irons tous les deux écrire un petit mot sur ce qu'il reste de sa carcasse. Un petit truc inutile, éphémère, poétique, qui ne la fera pas renaître de ses cendres, mais qui nous fera tout de même du bien. Parce qu'on aura beau brûler tous nos bouquins, et répéter cela dans l'histoire, ça ne nous empêchera pas de continuer à écrire. Les livres, il y a des gens à qui ça fait peur tu sais, tu vas bien être obligée de t'y habituer... On a souvent peur de l'inconnu...



Je me doutais hélas que cet exil temporaire ne nous épargnerait aucunement un brutal retour à la réalité. Seulement, je refuse vivre en dehors du monde, parce qu'une poignée de dégénérés, de débiles profonds, éclabousse de sa médiocrité le genre humain dans son ensemble. Et même si cela devient de plus en plus insupportable, jamais je n'abandonnerai la partie pour mieux laisser aux chiens la dépouille de notre civilisation.



Ce soir, j'aimerais te lire un livre, celui de ton choix, et que glissent dans le vestibule grappes de voyelles et de consonnes, que claquent plausives et persiflent sifflantes, jusqu'à leurs oreilles cérumineuses.
Ce soir, je voudrais qu'ils soient hantés, dans leur sommeil, par une bestiole deux fois plus lourde que leurs vulgaires automobiles, mesurant deux fois leurs grossières cages de football, et dont le cœur pèse au bas mot l'équivalent qu'une dizaine de leurs cervelles.


(Pour ceux qui ne connaissaient pas feu Zarafa, brûlée vive sur l'autel de la bêtise, des photos de la bête vivante ici et là :
- le blog de Rubio, son papa, beaucoup moins connu que Ben et ses phrases faciles : jean-michel-rubio.blogspot.com
- le site du collectif art book : art-book-collectif.over-blog.com
et comme il ne faut jamais laisser croitre la gangrène obscurantiste, vous pouvez faire don de livres de poches pour Zarafa II à la mairie du 1er ou au 6-8 rue Sénac.)

mardi 4 mai 2010

Résurrection..?


Phénix
Prends-moi sur-le-champ
Couvre moi d’étincelles

Et de ta clameur arque le ciel
Prends-moi sur-le-champ
oiseau rare éternel
Prends moi
Sous ton aile

samedi 24 avril 2010

Gentille...


Finalement, que tu mesures un mètre cinquante-six ou soixante-neuf, peu importe.
Ni que tu aies des mains graciles aux ongles fraîchement coupés, ou encore une légère et délicate fragrance qui se déplace en décalage de tes mouvements, ni même un port de tête singulier qui te ferait fendre la foule comme personne.
Je m'en fiche pas mal aussi que tu aies de la conversation, une certaine culture, une culture certaine, voire même de l'esprit. Ni que tu dises c'est la montre "à" mon père, ou que tu ailles "au" coiffeur.
Cela m'importe peu que tu ne saches pas faire cuire un œuf, que tu égares tes papiers administratifs, que tu ne sois pas tatillonne avec les horaires, que tes armoires débordent ou que tes tartines brûlent.

Je voudrais juste que tu sois gentille.
Puis, qu'avec cette même gentillesse, tu passes parfois la main dans mes cheveux.

lundi 22 mars 2010

Superbe...



Tu n'as vraiment aucun sens du marketing mon pauvre Benjamin.

Une pochette affreuse et illisible...
Vingt-deux titres quand on peut les sortir douze par douze...
Un single de six minutes dix-sept secondes...
Une promo inexistante...

Merci.

samedi 20 mars 2010

C'est le printemps..!

À l'accoutumée, ce genre de phrase présumée universellement agréable me paralyse, me glace le sang, grave dans ma chair une frontière béante entre le reste du monde, et moi...
Je ne sais pourquoi, cette année, elle glisse sur ma peau comme goutte d'eau sur lisse mica.

Je vous vois venir avec vos gros sabots terreux, vous allez vous dire : "Enfin, nous y sommes, c'en est fini de ces pseudos questions existentielles identitaires, ce douloureux pessimisme à l'unique but du cassage d'ambiance, ce cynisme d'apparat autodestructeur; ça y est, il est heureux, et peut se rouler dans les draps de soie de l'harmonie parfaite, mêler les fragrances de la béatitude et de la décontraction, voire éclabousser ses voisins de sa félicité débordante."
Ce à quoi je vous répondrais qu'il n'en est rien, ou du moins que vous exagérez. Et ce à quoi j'ajouterais aussitôt : "Le bonheur, cette légende pour enfants de riches, mais qui êtes-vous messieurs-dames pour me parler comme ça..?"



Sachez, chers philanthropes assermenteurs, que si en ce moment j'ai plus de facilité, ou disons moins de mal à m'accepter, c'est au prix d'une astreignante remise en question perpétuelle, de la chute et de la rechute, et des coups de pied dans la gueule que cela implique.
Les positiveurs, conseillers névropathes qui s'ignorent et autres vendeurs de principes salvateurs n'auront pas tout à fait tort en pensant qu'ils sont pour quelque chose à cette nuée de papillons qui volètent dans ma poitrine. Il me suffit de les regarder évoluer pour me sentir léger comme la mousse de ce bain dans lequel je sirote une boisson que la morale et l'indolence m'interdisent de détailler ici. Car les vrais fous dangereux ne sont-ils pas ceux qui regardent la planète tourner sans avoir le vertige, sans se ruer sur la première plaquette de temesta disponible..?
Non, me répondrez-vous.
Je vous rétorquerai aussi sec que le doute m'habite.

mercredi 3 mars 2010

Illusion...
















Mais où trouver le Saint Bernard des fermetures
Afin qu'il me sauve de la mort sûre
Et que les débits de boissons dures
Se lassent enfin de ma figure ?

lundi 1 mars 2010

Au sous-sol...















Mais cette fois-ci, je suis bien éclairé...

jeudi 11 février 2010

La Fougue


Ce que j'attends et veux de toi, tendre ingénue,

D'abord n'avoir point choix des armes, de l'endroit.
Des accès de folie brusques et délicats
Mêlant élans de fougue et gestes retenus.

Que tu me fasses taire, ou soupirer de grâce,
Ou implorer ce dieu auquel je ne crois pas,
Oublier un instant ce sentier vers l'impasse
Que dès notre berceau nous empruntions déjà.

Ô ma douce timide et tant inattendue,
Révèle-moi vivant, accompli cet exploit !
Découvrons-nous tremblants vibrants et maladroits,
Retrouvons le chemin de l'enfance perdue.

Et qu'en ce doux séisme, en cet éclair fugace
Renaissent les couleurs de ce terne habitat.
Je te ferai aimer ton reflet dans la glace,
Je t'attends aujourd'hui, de ma vie il en va.

mardi 2 février 2010

S'enflammer

.
Un leitmotiv qui colle à la peau, comme une combinaison de nylon aspergée d'essence qui n'attend que l'allumette...
S'enflammer, pour un jour pondre un truc comme ça, tiré du néant, cesser de vendre des cravates, de brasser de l'air, enfin faire un truc nécessaire...


















Ô combien j'aimerais chaque seconde

Être foutu de me dépasser
Toucher du bout des sens le bout des mondes
Qui c'est sûr abondent en trésors cachés

Ô combien j'aimerais m'arracher à moi-même
Monter au créneau que ça puisse te faire marrer
Ici tout nous dépasse hormis nous-même
Comme autant de tâches dans leurs limites vautrées

Est-ce que le cœur reste de braise pour

S'enflammer
Sse consumer
Enfin faire un truc nécessaire
S'enflammer
Comme autant de feux comme autant de volontés
Comme quand l'amour palpite dans un courant d'air

Et dans les pires banlieues de l'âme
Il y a comme des sentiments
Des bagnoles qui crament
Sous-jacent c'est sous-jacent

Cet espoir qui dégueule et chemine le long de tes poils hérissés
C'est pas les prix de camaraderie
Quand les camarades ne veulent en goûter que l'usufruit
Et que le ver y est

Alors est-ce que le coeur reste de braise pour

S'enflammer
Se consumer
Enfin faire un truc nécessaire
S'enflammer
Comme autant de feux comme autant de volontés
S'enflammer
Se laisser visiter
Enfin faire un truc nécessaire
S'enflammer
Comme autant de feux comme autant de volontés
Comme quand l'amour palpite dans un courant d'air

Ô combien j'aimerais m'arracher à moi-même
La brûlure souveraine
Et des nids de scorpions qui la ramènent
Hors de moi c'est la nuit qui remue
Hors de moi c'est la chair fredonnée
Tuer les heures me rejoindre et me dépasser

Ô combien j'aimerais m'arracher à moi même…

(Romain Humeau - S'enflammer - L'éternité de l'intant - 2005)

jeudi 28 janvier 2010

Hors champ...

Boltanski est un escroc. Doublé d'un menteur.

Un escroc, car il participe à cette grande mascarade faisandée que sont les installations.
Tu crois voir une expo..? Ben non, gros plouc, t'es à côté de la plaque, il s'agit d'une installation..!

Bien avant de subir ses paradigmes, ces fumeuses installations dans leur grande majorité me filaient déjà la nausée. Mais, cette nuit, bien mal m'en a pris, luttant contre l'insomnie, de tenter désespérément l'assommoir en ravivant ma boite à image. Que reste-t-il Duchamp de bataille..?

Un menteur, car, au fil de ses propos, le long du boulevard qui lui est servi dans les médias, tout en se défendant d'exploiter la shoah à des fins marketing, (ce que ne manquent pas de nous rappeler les nombreux médiateurs du Grand Palais...) il nous la sert à toutes les sauces, joue du violon en mineur, lui, le miraculé des camps, qui ne les a pas connus...

Non, Christian Boltanski n'investit pas la nef, comme le ressassent ces journaux collaborateurs, mais d'autres investissent sur lui, pendant qu'il vient narguer la planète entière avec ses pyramides de vêtements que nous pourrons admirer en nous refilant la crève, puisque môsieur a décidé que le froid serait de rigueur afin que le péquin saisisse bien la raison de l'entassement toutes ces fringues.


(la nef, avant...)

Mais ce qui hérisse le plus les poils, c'est qu'à travers leurs "oeuvres", ces tartuffes, ces bonimenteurs, ces voleurs de deniers publics, en plus de prendre la populace pour des bœufs, de parler d'eux à la troisième personne, de traverser les continents les modes et les crises en conquistadors omnipotents, décrédibilisent en totalité leur discipline - alors qu'ils ne sont pas seuls - et offrent du grain à moudre à tous ces fins intellectuels, qui, plantés devant un Picasso ou un Pollock, sortent cette célèbre phrase pleine d'esprit : "Mon fils de cinq ans ferait aussi bien..."

Pour rester optimiste, il semble que l'année deux mille dix n'a pas fini de nous approcher de la fin de l'humanité. A mon dernier soupir, j'espère avoir le temps, au travers de l'éclair fugace dans lequel je me permettrai peut-être de regretter les belles choses que la vie m'aura apporté, de me dire que oui, enfin, ça y est, je ne fais plus parti de cette putain d'espèce humaine, qui se fait tellement chier, que, quand elle n'est pas en contemplation devant son propre trou de balle, c'est pour mieux bader le premier crétin qui aura réussi à les berner, leur faisant croire qu'il était l'élu, touché comme d'une flèche par les affres de la création.

Il a du bol, Tanski, (j'ai pas pu résister...) on lui file une ile au Japon, puis une caverne en Tasmanie, pour qu'il puisse continuer à faire joujou en toute inspiration... ça force le respect..! Dire qu'il y a des brutes épaisses qui construisent des routes et des ponts, des feignasses qui apprennent à nos enfants à lire et écrire, des hâbleurs qui font des tours de garde à l'hôpital au cas où un Nartiste entassant des vêtements dans le froid attrape une pneumopathie... Tout ça pour une retraite minable..! Voilà où ça mène les études..! Entasse, mec, entasse..!

Eh, Christian, s'il te plait, quand tu représenteras la France à la biennale de Venise l'an prochain, si le crétin qui a acheté ta vie en viager ne décide pas de tout revendre au tiers parce que ta côte aura baissé, t'avise pas à dire que tu viens de ma part, mes battements de cœur, tu ne les trouveras jamais dans ta discothèque de mégalo à cinq euro l'enregistrement... Ici, ça bat la chamade, un tempo épidermique et irrégulier qui ne rentre pas dans tes cases, les deux seules cases qui nous soient proposées. Tu as le choix, il y a celle que tu coches si tu aimes, tombe en pâmoison ou rentre en transe, sinon il te reste celle du blaireau qui n'a rien compris, qui ne peut être pénétré par la grandeur de l'art.
Et bien moi, la pénétration, je l'aime entre gens consentants, et la troisième case, je me la crée.
J'aime l'art, et je t'emmerde..!

Grand seigneur, je te laisse le mot de la fin, te laisse à tes frères Buren, Koons et Vautier, et m'incline devant tant de grandeur :
"J'ai l'impression d'avoir réalisé au Grand Palais un opéra dont la musique serait l'architecture et mon œuvre le livret. "

lundi 11 janvier 2010

mardi 5 janvier 2010

Noir d'y voir...


Pauvre idiote, tu ne comprendras donc jamais..?
Tu as l'air de vraiment penser benoîtement que je cherche à leur ressembler.
Comme si une telle présomption était seulement envisageable.
Alors je vais t'expliquer une dernière fois.
Ils ne sont pour rien à mes fêlures. Ce n'est point leur héritage.
Ils sont juste là, licencieux, collés à ma peau, car je retrouve en eux des fractures familières, parfois jusqu'à une gémellité, que je possédais déjà dans l'œuf, jusqu'à cette extraction si brutale qu'elle m'empêcha même de crier...