mercredi 28 novembre 2007

Tendance














Je joue le jeu des apparences
Veste multi-réversible
Sème l’envie en Ile de France
Frôle l’inaccessible
Un tapis de fanfaron
Cherche dans mon regard
Son admirable prestation
Ca pue la collusion le fard

Tendance
La France de demain
Tendance
Le rince-doigt le baisemain

Pas beaucoup d’anciens pauvres
Surtout des nouveaux riches
Qui crachent leur opprobre
Versent dans le pastiche
Plus côté à l’argus
Ca stigmate l’avanie
Mais ça suce et ça suce
La langoustine jusqu’à la lie

Tendance
La France de demain
Tendance
La goulée rance entre les mains

Vulgarité à l’état pur
Royaume du parvenu
Palais des boursouflures
Dithyrambes ininterrompus
Vieilles caricatures
Vile prosternation
Eternelles candidatures
Pommade à profusion

Tendance
La France de demain
Tendance
Vulgarité du genre humain

mercredi 21 novembre 2007

Buffet froid

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- J'ai froid.
- Moi aussi.
- Respirez à fond, oxygénez-vous, profitez-en. Pour une fois qu'il pleut pas.
- J'sens plus mes pieds.
- Moi non plus.
- Vous avez mis vos grosses chaussettes de laine ?
- Deux paires !
- Allons faire un tour, ça nous réchauffera.
- Non merci, les sous-bois ça m'inspire pas. J'préfère avancer en terrain découvert. Elle m'angoisse cette forêt.
- On avait qu'si le temps s'levait, on irait faire une cueillette.
- Une cueillette de quoi ?
- De champignons !
- Le mec qui m'fera bouffer des champignons, il est pas encore né. D'ailleurs y va pleuvoir.
- Buvons un coup d'rouge.
- Y m'fout l'estomac en l'air leur picrate, il est trop vert.
- Vous êtes chiants les gars !
- C'est pas nous qui sommes chiants, c'est la nature qui est chiante, j'm'emmerde moi, j'en ai marre de la verdure ! Tout est vert !
- Si seulement la cheminée tirait correctement, on pourrait faire un bon feu.
- Pour s'enfumer, comme hier soir ?
- Y avait du vent.
- Mon cul l'vent, c'est une cheminée à la con, point final.
- Un feu, théoriquement, c'est fait pour chauffer non?
- Evidemment.
- Bon, alors comment voulez-vous qu'on se chauffe, puisqu'il faut ouvrir toutes les fenêtres pour faire partir la fumée !
- A mon avis ça vient du bois.
- Qu'est-ce qu'il a le bois ?
- Ben il est humide.
- Tout est humide, j'ai jamais vu un coin aussi humide. Le soir quand j'me couche mes draps sont humides, le matin quand j'me réveille j'peux plus arquer, j'suis qu'une douleur, tu parles d'une cure, j'suis moisi !
- Faudrait venir l'été.
- Sans moi !
- Pour l'instant c'est l'hiver et on s'les gèle !
- Vous êtes vraiment des compagnons très agréables.
- Parce que tu peux nous raconter qu'tu t'sens bien dans c'trou ?
- Et pourquoi pas, je respire, l'air est pur, tout est calme, j'me détends.
- Parce que tu trouves ça calme, toi ?
- Ben oui.
- Ben merde alors, Avec tous ces oiseaux à la con, y trouve ça calme !
- Tu préfères les bagnoles ?
- Peut-être ! Y commencent à me taper sur le système ces oiseaux !



(Buffet froid - Bertrand Blier - 1979)

mercredi 14 novembre 2007

Etudiant poil aux dents

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Serait-il bien raisonnable de clore cette journée sans une petite pensée pour nos pauvres petits amis étudiants qui, désireux de travailler plus pour gagner plus et se branlant comme de leur première gourmette de la future privatisation de leur université ont tout de même perdu une chère journée de cours à cause d'irresponsables minoritaires (c'est à partir de combien..?) qui bloquèrent l'ombre d'un instant l'accès de leurs amphithéatres... Et ça en appelle à la démocratie, pas con...
Heureusement, l'honneur est sauf, et l'histoire morale puisque, protégés par quelques cordons de CRS (dont il me semble bien que le régime de retraite est spécial...) et après quelques tabassages en règle sur des gens sans défenses et à terre, la voie est enfin libre...
J'espère que ces pauvres petits chéris ne seront pas en plus aujourd'hui pris en OTAGE (que va-t-il rester pour Ingrid..?) par les cheminots de la SNCF ou de la RATP en voulant regagner leur petit nid..!
Je sais, on ne juge pas en bloc, mais puisque vous vous fiez toujours à la majorité (laquelle d'abord, celle qui veut rétablir la peine de mort? celle qui pensait que la terre était plate? celle qui se met une plume dans le cul parce que c'est la mode..?) alors je suis bien content d'avoir fui le plus grand nombre d'entre vous après trois semaines avortées par vos bassesses et de vous avoir laissés à votre sénescence prématurée...

Je lis à l'instant que les antibloqueurs de Nanterre scandaient à l'arrivée des CRS "Allez les bleus!"
Comment descendre plus bas qu'en mêlant sport et sécurité..?





Boutonneux et militants
Pour une société meilleure
Dont y s'raient les dirigeants
Où y pourraient faire leur beurre
Voici l'flot des étudiants
Propres sur eux et non violents
Qui s'en vont grossir les rangs
Des bureaucrates et des marchands
Etudiant poil aux dents
J'suis pas d'ton clan pas d'ta race
Mais j'sais qu'le coup d'pieds au cul
Que j'file au bourgeois qui passe
Y vient d'l'école de la rue
Et y salit ma godasse

Maman quand j's'rai grand
J'voudrais pas être étudiant
Alors tu seras un mois que rien
Ah oui ça je veux bien

Etudiant en architecture
Dans ton carton à dessin
Y a l'angoisse de notr'futur
Y a la société d'demain
Fais-les nous voir tes projets
Et la couleur de ton béton
Tes H.L.M. sophistiqués
On n'en veut pas nous nos maisons
On s'les construira nous même
Sur les ruines de tes illusions

Et puis on r'prendra en main
Quoi donc ? L'habitat urbain
Je sais ça t'fait pas marrer
J'pouvais pas m'en empêcher

Maman quand j's'rai grand
J'voudrais pas être étudiant
Ben alors qu'est-ce que tu veux faire ?
Je sais pas moi gangster

Etudiants en médecine
Tu vas marner pendant sept ans
Pour être marchand d'pénicilline
Tes saloperies d'médicaments
Aux bourgeois tu r'fileras
Des cancers à tour de bras
Et aux prolos des ulcères
Parc'que c'est un peu moins cher
Et l'tiers-monde qu'a besoin d'toi
Là c'est sûr que t'iras pas
Malgré tous ceux qui vont crever
T'oublieras que j'ai chanté
La médecine est une putain
Son maquereau c'est l'pharmacien

Maman quand j's'rai grand
J'voudrais pas être étudiant
Ben alors qu'est-ce que tu veux être ?
Je sais pas moi poète

Etudiant en droit
Y a plus d'fachos dans ton bastion
Que dans un régiment d'paras
Ça veut tout dire eh ducon
Demain c'est toi qui viendras
Dans ta robe ensanglantée
Pour faire appliquer tes lois
Que jamais on a voté
Qu'tu finisses juge ou avocat
Ta justice on en veut pas
Pi si tu finis notaire
P't'être qu'on débarqu'ra chez toi
Pour tirer les choses au clair
Et tant pis s'il est pas là

Maman quand j's'rai grand
J'voudrais pas être étudiant
Ben alors qu'est-ce que tu veux faire ?
Je sais pas moi infirmière

Etudiant en que dalle
Tu glandes dans les facultés
T'as jamais lu l'Capital
Mais y'a longtemps qu't'as pigé
Qu'y faut jamais travailler
Et jamais marcher au pas
Qu'leur culture nous fait gerber
Qu'on veut pas finir loufiats
Au service de cet état
De cette société ruinée
Qu'des étudiants respectables
Espèrent un jour diriger
En trainant dans leurs cartables
La connerie de leurs aînés

Maman quand j's'rai grand
J'voudrais pas être étudiant
Alors tu s'ras un moins que rien
Ah oui ça j'veux bien


(Renaud - Etudiant poil aux dents - Le Retour de Gérard Lambert - 1981)

vendredi 9 novembre 2007

Pour Agnès...

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Cela m'ennuie profondément de coller encore ici un truc pas très gai, mais ce blog étant principalement dédié à mes humeurs, je ne peux faire autrement que de laisser un petit mot en mémoire d'Agnès, que la plupart des gens qui passent ici de temps à autre connaissaient et qui nous a quitté cette semaine... Je ne peux esquiver ce qui nous remplit la tête à tous depuis hier soir, depuis qu'on a été assommés... Je n'ai rien d'autre à partager...

Moi, le gros rancunier de merde, le pénible, le têtu, à l'annonce de sa maladie, j'avais mis de côté ma grande gueule et mes principes à la con pour me rapprocher à nouveau de ce qui nous unissait plutôt que d'exciter nos désaccords... Merci encore... La relativité... Y'a des choses qui deviennent vraiment dérisoires...

Vu que je crois à peu près à que dalle, et vraiment pas à la vie après la mort, je devine qu'elle ne peux pas m'entendre, mais qu'elle a su jusqu'au dernier souffle notre empathie et notre amitié indéfectible... Elle sera toujours bien tenace dans nos souvenirs... Elle est soulagée de la douleur de ses maux, paix à sa douce âme...

Je voudrais juste si y'a un putain d'enfoiré de dieu planqué quelque part derrière sa barbe lui dire que ça se fait pas, que c'est pas des lunettes qu'il lui faut, mais un chien, qu'il a confondu 28 et 82, qu'il sait vraiment pas choisir, que des salauds y'en a des caisses, alors pourquoi ça tombe sur la gueule des bons êtres humains comme elle, ou Eric, ou Stéphane, ou Gilbert..?
Le coeur sur la main, ça doit gêner, ça doit lui rappeler des trucs qu'il est pas capable de faire, lui l'omnipotent, alors il taille dans le vif... Qu'on le balance au néant...

A vous tous qui passez par là, je veux vous dire que je vous aime, parce que j'aurais trop peur de le regretter des fois qu'un jour il soit trop tard...

On se retrouve très bientôt pour des nouvelles plus gaies, moins perso, parce que la vie continue, et qu'on a pas le choix... Pensées à vous tous, amis, famille, petit frère, et messager des mauvaises nouvelles...

lundi 5 novembre 2007

Fromage ou dessert..?


Charlie ou l'Equipe ?


Houellebecq ou Werber ?

Reiser ou Faizant ?

Coluche ou Magdane ?

Dewaere ou Canet ?

Updike ou Brown ?

Ferré ou Sardou ?

Inter ou Skyrock ?

Blier ou Besson ?

Duchamp ou Ben ?

Lucchini ou Leeb ?

Onfray ou Glucksmann ?


Longue est la liste ma chérie, et raide est la frontière...

Lever un lièvre ou le tirer..?