lundi 14 septembre 2015

Non mais quelle conne..!


Non mais sérieusement, la république n'a que ça a foutre en ce moment que de recevoir ce genre de plaintes..? Et ça étonne qui la relaxe, comment donc peut-on condamner ce fait insignifiant, sous quel chef d'accusation, divulgation de secret d'état ?

jeudi 10 septembre 2015

La césure...

Alors finalement, c'est bien cela dont il s'agit. Le monde se partagerait en deux: à ma gauche, sourire béat aux lèvres, regard tourné vers le futur, les optimistes..! A ma droite, mine renfrognée, larme à l’œil sur leurs pompes: les pessimistes..! Entendez ici si vous préférez: les gais et les tristes. Pourquoi être triste quand on peut être gai, hein, pas con, c'est tout de même plus joli pourrait ajouter ma voisine, qui sentant la mort s'approcher multiplie les pains cierges. Apparemment il n'y a pas à tergiverser, je suis classé de facto dans la deuxième catégorie. Allez savoir pourquoi, moi qui passe mon temps à me fendre la gueule et jouir de tout. Peut-être faudrait-il tendre encore un peu plus la joue.
De toute façon, levez une objection à la soupe au sourire et vous êtes foutus. Un conseil, penchez donc la tête vers votre assiette, continuez d'avaler les couleuvres, et les portes du paradis social vous seront ouvertes. Peu importe que l'on vous assène idées-reçues, fables, mythes, contre-vérités ou fausses informations, soumettez-vous dans la liesse, de toute manière tout dialogue est vain. Toute tentative d'essayer de sortir de cette case donne l'impression de se débattre, et non de débattre, pour vous y enfoncer un peu plus. La moindre objection fait de vous du moins un suspect, sinon le coupable idéal. A vous de prouver votre innocence. Reste à trouver de quoi diable pourrions-nous être coupables...
Je n'ai plus envie de combattre, car c'est bien cela dont il s'agit, grands pacifistes enturbannés de bons sentiments. Vous me demandez de m'extirper de ma paisible retraite pour vous rendre les armes. Vous oubliez juste que je n'avance ni armé, ni masqué. Si je veux un temps soit peu essayer de défendre ma position - position de fait mais non choisie je le rappelle - il va falloir que je donne de la voix, de la référence, de l'exemple, de l'emphase. Juste pour que vous m'écoutiez un peu. Ce qui vous permettra de coller définitivement votre étiquette malsaine sur mon front. Mon front triste.

LE FRONT DES RENONCEMENTS

Car si mon front est triste, c'est que vous ne pouvez pas sentir tous les papillons qui volètent dans ma poitrine. Primo, car vous ne m'avez pas laissé finir ma phrase. Donc vous n'avez aucune idée de la pensée que je comptais formuler. On ne me laisse jamais finir mes phrases, bordel..! Oui je sais, elles sont souvent longues. Parfois provocatrices, souvent douces, toujours sincères, dans le seul but d'essayer de participer à la construction d'une idée. Pas d'un dogme. Pas de ce que je voudrais que la réalité soit. Alors oui, elle a sûrement débuté par un constat pas très joisse, désolé mais ce n'est pas moi qui tire les ficelles, et à moins d'être dans un déni absolu, c'est vrai, il y a plein de trucs qui me remuent le bide et qui me font me dire qu'on est un peu au bout d'un truc bizarre. A vos mines déconfites on dirait que je viens de blasphémer, de casser cette superbe ambiance, de faire pleuvoir sur votre lumineuse tablée. Ne tentez pas d'inverser les jeux, m'avez-vous entendu professer, juger, punir..? Je n'ai pas d'avis final sur les choses, de cases dans lesquelles sceller les idées ad vitam æternam. Une certaine idée, pas une idée certaine. Il parait que l'on reproche souvent à autrui ses propres écarts, ses propres faiblesses. Et contrairement aux apparences, hors d'être les champions de l'argumentum ad hominem - planque tes fesses Michel - et du bouc émissaire, vous vous permettez des jugements définitifs, qui, s'ils étaient pris à votre encontre, déclencheraient un tollé général. Pourquoi? Parce que vous avez décidé que vous représentez le bien, me laissant le mal, et que le bien doit triompher du mal dans les histoires. A part que dans l'Histoire, on assiste plus souvent au contraire. Mais chut, rabat-joie, briseur de rêves, va..!

REDISTRIBUONS LES CARTES

Là où j'ai un avantage sur vous, c'est que je ne crois qu'au hasard et en la coïncidence. Aucune béquille. Enfin, quand je dis un avantage, j'avoue, ce n'est pas facile tous les jours, mais il n'y a qu'ainsi que l'on puisse véritablement libérer sa pensée. Quand on pense que rien n'est écrit, et qu'il n'y a pas de morale ou de raison à la vie ou à la nature, on fait des efforts. Comme les efforts que je fais pour contenir ma voix, afin qu'elle ne monte pas d'un cran, et que je reste audible, dépassionné, car la passion fait peur. Cette voix que j'étrangle, que je réfrène, c'est celle de l'injustice, et de l'effondrement devant le fait que vous mélangiez tout, tout le temps, c'est effarant: philosophie et religion, science et ésotérisme, mélancolie et tristesse, réalité et fantasme, lucidité et pessimisme. Polémique et engueulade..!


Comment cela? Je serais par principe pour la guerre, la mort, la pluie, la méchanceté, la veulerie..? Le noir, le sombre, le chaos, le dégueulasse seraient mon apanage..? Mais qu'ai-je donc de si humain qui vous fasse si peur..?  Qu'enfouissez-vous de vous même, que glissez-vous sous le tapis qui soit aussi insupportable, quelle face de votre pièce tentez-vous de noyer dans l'obscurité..? Il ne suffit pas d'être assis sur son fondement pour qu'il cicatrise. A moins que ce ne soit mes pieds pudiquement enfermés dans mes baskets qui vous permettent cette classification ontologique. Basket égale type pas cool, tong égale type cool. Basket égale industrie, sandale égale artisanat. Basket égale travailleur mineur asiatique, Birkenstock égale efficacité allemande. Rassurez-vous, je suis très bien dans mes baskets.
Vous avez beau vous réclamer de l'hindouisme, du bouddhisme ou de je ne sais quelle pitrerie, il plane dans cette vision manichéenne du monde un vieux relent judéo-chrétien indéfectible, comme une seconde peau cachée sous l'épiderme, un flambeau ancestral que l'on se refile par tradition. La tradition, plaie de l'humanité, qui amène les hommes à marcher tête basse dans la fiente de leurs ainés. La tradition est le cancer de la réflexion,  la métastase de la pensée.

NOUS ENTRERONS DANS LA CARRIÈRE
QUAND NOUS AURONS CASSÉ LA GUEULE A NOS AINÉS.

Soleil? Bien. Pluie? Pas bien. Paix? bien. Guerre? pas bien. Sourire? bien. Pleurer? pas bien. Pleurer de bonheur? Euh... merde, chef, c'est pas dans ma liste ça, c'est un peu antinomique, comment qu'on fait pour celle-là..?
Non, ce n'est pas une fixation, je ne parlerai pas encore de la pluie, trop facile, vous savez, l'eau, ce cadeau du ciel, ce liquide vital que par snobisme on se plait à traiter de tous les noms lorsqu'elle tombe des cieux depuis qu'elle coule d'un robinet de chacune de nos pièces, que l'on fait nos besoins dedans. Qu'il pleuve, oui mais pas samedi en huit, ça m'arrange pas, on risque de ne pas pouvoir manger dehors.!
Voilà bien la preuve que l'homme est faible, je craque, je digresse, et j'oublie d'en venir au fait.

IL M'EST ODIEUX DE SUIVRE AUTANT QUE DE GUIDER

Alors, je la joue cool. Je parle doucement, je pose des questions. Je laisse les divagations et errances emplir le champ, adieu vital esprit nietzschéen, le Gai savoir a depuis longtemps laissé une place trop vacante dans les rayons de nos officines, voilà qu'ils croulent depuis deux bonnes décennies sous les livres miracles et les solutions instantanées. Et encore je vous mets de côté le pan religieux. Car si l'on pourrait voir naïvement dans cette multiplicité de publications alléchantes un espoir, du genre à imaginer que l'homme s'occupe de lui, se questionne, se renseigne, excusez mon pessimisme regard circonspect, j'ai plutôt l'impression que cette feignasse de bipède surévalué surévolué pense que là aussi il n'y a qu'à appuyer sur un bouton pour être servi. Le pied non..? Mangez tel légume et vous n'aurez pas de cancer, trois boule de sucre et adieu la grippe, jeûnez sans déjeuner, comment à 60 ans j'en parais 58, et surtout, reboostez votre égo..! Non, vous n'êtes pas une merde, c'est la société de consommation qui vous pervertit, achetez mon livre et je vous dévoilerai comment..!
Mais le miracle est en chacun de soi, si toutefois on veut bien se donner la peine d'infliger à la paresse une défaite cuisante. Brel aimait à répéter que la bêtise était de la paresse, je crois que je commence à peine à comprendre la profondeur de cette simple phrase.


Là où Nietzsche propose une éducation précédée d'une introspection philosophique, se scrute et se méfie de lui-même, sans esprit prévenu, et développe sa personnalité grâce à un itinéraire intellectuel qui laisse libre cours à l'improvisation et aux expériences nouvelles, l'homme moderne cherche la solution miracle, la boite d'épinards de Popeye, l'électrostimulation tout en bouffant des chips dans son canapé, le téléviseur qui pense pour soi, la manne providentielle du trader débutant sur internet, le complot contre les solutions naturelles si simples et faciles, et surtout quelqu'un à qui attribuer la cause de ses échecs, sur qui rejeter la faute de son inconséquence.
Mais les épinards contiennent moins de fer que les haricots, la petite cuillère dans la bouteille de champ' n’empêche pas les bulles de s'exiler, et il ne nait pas plus d'enfants les jours de pleine lune.
Et sans vouloir bien sûr être pessimiste, vu dans quel état est notre jolie société et l'homme qui y cohabite, je vois mal comment la perversité prendrait fin et que cet homme se replacerait dans une position sage et philosophique. Cela manque un peu de magie. L'avenir est malheureusement
au maitre Reiki.
La magie, je préfère la voir dans la beauté des mots, et m'y réfugier.

Pareil aux animaux sylvestres et marins,
J’aime à me perdre un temps,
À m’accroupir, en quelque labyrinthe charmant,
Enfin, de loin, à me rappeler peu à peu au logis,
Pour revenir à moi et moi-même me séduire.

Je vous en supplie. Continuez à sourire comme des suspects. A ne jamais être d'accord avec moi. Car quand rarement ça arrive, j'ai l’impression que je me suis trompé.

PS : Ah oui, j'oubliais, de la lune on ne voit pas la muraille de chine. Ou alors c'est que vous êtes capables de voir un cheveu à treize kilomètres.