samedi 23 août 2008

Les accomodements raisonnables

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Merci Jean-Paul.
Comme chaque année, presque jour pour jour, tu fais passer l'amère pilule du décompte de mes années avec une bonne rasade de tes mots choisis.
Cet ouvrage promet encore de fameuses réjouissances, ne serait-ce que dans le titre et l'illustration. D'après les quelques mots de la manchette, je me doute qu'il y sera question d'Anna, de la cinquantaine, de la Garonne, de dépressions, de tondeuses à gazon, d'hésitations, de lien filiaux, de questions existentielles, de vélléitaires et de pusillanimité, de l'insondable et éternelle dualité homme-femme, de vieilles voitures décapotables, de mais avant tout d'humanité...
D'aucuns auront l'impression de l'avoir déjà lu. Ce sont sans doute les mêmes pour lesquels tous les matins se ressemblent...

jeudi 14 août 2008

Espèce sonnante...

Aujourd'hui, tu vas voir la première girafe de ta vie...
Puis les zèbres tout rayés, les ours, les rhinocéros, et même les loups qui te font si peur..!
Tu vas voir ça fait bizarre autant d'émotion qui rentre à la fois... On écarquille les yeux le plus grand possible pour essayer de tout avaler d'un coup...


Je te raconterai que la girafe n'a pas plus de vertèbres que nous, juste qu'elles sont plus grandes; que la corne du rhinocéros n'est pas en corne justement, mais en kératine; que les hippopotames passent la journée dans l'eau car ils sont très sensibles aux coups de soleil; que l'éléphant ne peut pas sauter; que la maman ourse n'attend son bébé que deux mois; que la moustache du lion lui permet de se déplacer la nuit pour chasser... Tu verras, j'en connais un rayon sur les animaux...

Ça t'étonne parce que tu as toujours entendu dire que je ne les aimais pas ? Mais non, tu sais, c'est la dure loi du catalogage, ça rassure de ranger les gens dans des casiers. Et puis quand bien même, on aurait le droit de s'intéresser à ce que l'on aime pas. J'en connais un rayon sur l'homéopathie aussi...

En ce qui concerne les animaux, j'adore les étudier, apprendre, connaitre leur classe, leur ordre, leur genre, leur particularités, leur habitudes, leur durée de gestation, leur espérance de vie, leur régime alimentaire, leurs liens, mais je n'ai pas besoin de les domestiquer, de les rendre esclave pour les aimer. Et puis je n'aime pas forcément leur contact. En général les gens aiment les animaux pour eux, pas pour les animaux même. Celui qui aime les chiens ne leur donne pas un sucre. Celui-là c'est à lui qu'il veut faire plaisir, il a juste le désir d'en être aimé. Celui qui le promène dans la rue, et qui fait que tu ne peux pas marcher sans rester le nez fixé sur tes chaussures, que tu entends aboyer par la fenêtre, te dira que son chien c'est sa vie... je te dirai oui. Sans son chien il n'est plus rien. Il souffre de solitude, pas de la maladie d'amour. On ne soumet pas un animal à la réclusion citadine si on l'aime vraiment.
Mais c'est vrai, je n'aime pas les chiens. Pourtant, tu vas voir comme je vais apprécier leurs cousins loups. Ils ne viendront pas nous manger dans la main, ils n'arriveront pas vers nous la langue pendante et la queue remuante, ne se frotteront pas dans nos guiboles, on ne lira pas dans leur yeux la reconnaissance et la servilité .

Tout à l'heure, tu vas me dire que tu es triste de les savoir en cage même s'il te font peur. Et pourtant ceux-là sont bien plus libre que le dernier des clébards en laisse...

Enfin, je te parlerai des prédateurs. Le lion pour la gazelle, le jaguar pour la tortue, le pékan pour le porc-épic... mais je te dois la vérité, le principal prédateur du règne animal, toutes espèces confondues, c'est l'homme. Les rhinocéros et les éléphants par exemple n'ont quasiment pas de prédateur dans la nature. Ils sont pourtant en voie d'extinction à cause de leur braconnage. Je serai obliger de te raconter aussi comment l'homme scie la branche sur laquelle il est assis, te parler des espèces disparues ou en grand danger, et quand nous serons devant les primates, te dire que nous en faisont partie, et que sur plus de six-cents espèces, la moitié est en train de disparaitre sous nos yeux, par conséquence de nos actes. Et que ce n'est pas grave uniquement pour la beauté des yeux. Ensuite, je te raconterai la biodiversité et son importance, en essayant de ne pas dériver sur le Cac40, le pétrole, l'industrie agro-alimentaire, la faim dans le monde, le business-sport, et le pape... je ne te promets rien, je m'emballe il parait...


Si je ne te donne que les paillettes, je te mentirai, et plus dure sera la chute. J'espère juste être le plus objectif possible, les faits toujours les faits, et regarder ce qu'on peut tous faire pour améliorer les choses. J'espère juste que l'étincelle de tes yeux ne sera pas trop amochée, et que le dégoût ne primera pas sur l'envie... On a besoin de toi plus tard tu sais...

jeudi 7 août 2008

Jeux Obligatoires...

Ça me tanne le cuir de poster sur les JO, vous pouvez pas savoir... Trois mois que je tourne et vire, écoute, fulmine, élude la question, crache, rage et peste pour en venir finalement à un bon rien. D'aucuns diront que puisque le CIO a choisi Pékin en connaissance de cause, alors il faut composer avec, d'autres que les sportifs qui se préparent depuis quatre ans n'y sont pour rien, qu'il ne faut pas mélanger la politique et le sport, d'autres qu'ils s'en foutent qu'ils aiment juste le sport tout court et veulent regarder les compétitions, d'autres encore que ça peut éclairer le monde sur ce qui se passe en Chine... Certains s'étonnent que les promesses libertaires internétiques chinoises soient revues à la baisse, que le ministre se branle comme des sans-papiers de ce qui peut bien se passer en Chine, que notre aimable président snobera le Dalaï-Lama et tremblera de l'omoplate à la cérémonie d'ouverture, mais bon, comme le dit le coach, ce qui compte, c'est la performance, il faut rester concentré, on a bien travaillé depuis quatre ans, on ne compte pas revenir les mains vides et notre rêve, c'est de voir le drapeau tricolore se hisser... En fait ça m'intéresse autant que le PIB du Guatemela... Et encore, ils en sont où là-bas..? Je ne me sens pas concerné. Vous pourrez courir, sauter, lancer, vous masturber sur place ou en duplex, avec ou sans partenaire publicitaire, avec ou sans censure, avec ou sans élan, je suis à dix mille bornes d'ici. Même mieux, dixit Jeannot, à cent mille verres de vous... Je ne participerai pas, de près ou de loin, à la moindre de vos élucubrations. Je serai seul, sur le perron.