mercredi 23 octobre 2013

L'envie


Je la sens là, nichée au creux de mon ventre, l'envie.
Sans elle, tu n'es rien, tout est fadasse. Plus grand chose n'a d'importance.
En sa compagnie, tes mains nues peuvent creuser la terre jusqu'à trouver de l'eau.

C'est comme une gestation étrange. Se nourrir, en prendre plein la poire, avaler, avaler encore.
Puis tout régurgiter une fois passé le pétrin. Ça va sortir, je le sens, je le tiens.
Et quand ce sera là, je serai enfin un homme, personne ne pourra me l'enlever.

Il faut te botter le cul mon gars, trente-sept années que tu es sur cette putain de planète à balbutier.
Une poignée de jours, voilà ce qu'il te reste. Les regrets laisse-les aux passifs. Éternels.
Prends en toi ce que personne ne peut te donner, ce que tu es bordel, accouche..!

Prends le train en marche, renverse tes chaises, hurle face au vent..!
La flamme est là, ne garde rien sous la semelle, consume..!
Plonge la tête la première, on se relève de tout, sauf de l'inertie.

Il faut savoir ouvrir les bras parfois pour attraper les choses.