mercredi 27 juillet 2011

Le reste du monde... et moi.


Et moi, minable que je suis, présomptueux impétueux, je pensais que ce serait nous deux contre le reste du monde s'il le fallait. Il ne me reste plus que ta nuque silencieuse et vos rires d'allégresse. Il faut croire que c'est beaucoup plus que ce que j'avais à te proposer.

Alors je vais descendre un peu plus au fond encore, bien après la bile et les intestins, là où les poumons se compressent encore, où l'on cherche le second souffle qui ne vient jamais.

T'inquiètes pas,
je laisse une petite fenêtre ouverte.

Pour vomir.

mardi 5 juillet 2011

La Question...

Après un petit serrage de main rapide, feignant de mon pas engagé une hypothétique tâche à accomplir dans un futur tout proche, il a tout de même trouvé le temps de me la décocher. Comme un poignard qui vous rappelle bien qu'on est tous embarqués sur le même bateau, et qu'il est impossible de s'échapper d'ici sans passer l'arme à gauche.

- "Et alors toi, qu'est-ce que tu deviens..?"

Franchement, elle est pas bonne la question..? Tu la sens la terre s'ouvrir sous tes pieds..? Et la boule à l'estomac qui frappe le bumper..?
Que puis-je te répondre..? Tu veux vraiment un bref résumé des vingt dernières piges, comme ça au débotté, en vingt secondes..? Un statut social, un nombre d'enfant..? Ma fonction principale dans cette fourmilière géante où l'on court vite et loin afin d'essayer de semer la peur de la mort..?

Alors heureusement, pour me sauver, j'entends une petite voix, Simon Polaris me souffle : "J'attrape des mouches..!" Mais à tous les coups tu ne vas pas me croire. Pourtant à force d'entrainement je suis imbattable.


Tiens, tu sais, un des trucs que je fais cette année..? Non, mais sérieusement, pas comme boulot, comme hobby. Un truc des plus absurdes. Tu vas rire. J'écris un quatrain en alexandrins tous les soirs. Comme ça, pour la flambe, gratuitement, sans rien au bout, c'est même pas un devoir à rendre. Pas de glorioles, pas d'arrangements, pas même d'oseille, juste une petite histoire entre moi et moi. Et bien tu sais quoi, il y a des soirs où ça va tout seul, d'autre où je me maudis pour m'être accroché ce boulet au pied. Les rimes c'est même plus à la mode. Bon, je ne te parlerai pas de ce que je peux ressentir quand je fixe le point final, surtout après une longue bataille, je sens que je vais passer pour un original, rien de pire. Et bien tu vois si ce soir je suis en manque d'inspiration, j'essaierai de traduire par des mots le sentiment qui m'a pénétré quand tu es monté dans ta voiture flambante, celle qu'il faut revendre au bout d'un an maximum sinon après tu comprends on perd trop d'argent. Tu dois être numéro 4 ou 5, si la crise reste contenue et les flux point trop capricieux, d'ici quelques années tu peux espérer monter sur le podium. Il n'y a pas de dossards pour tout le monde, je te laisse le mien. Je suis peut-être un anonyme qui s'accroche aux branches, un doux rêveur, un utopiste, un écorché, un parasite, un moins que rien. Seulement tu ne vaux pas plus cher que moi. Tu sais ce que j'ai fait ce week-end, pendant que tu briquais ta caisse devant ton pavillon..? Un autre truc inutile. J'ai tiré quelque chose du néant. J'ai écrit une nouvelle chanson. Je ne suis pas sûr qu'elle te plaira. Mais elle a le mérite d'exister. Tiens va, elle est pour toi. Cadeau. Je suis désolé, ça va probablement te sembler un peu confus, il n'y a pas de règles préétablie pour encadrer toutes les libertés. Ici, je fais ce qui me passe par la tête. Sans entraves, sans consignes, sans obligations, sans conseils, sans gabarit. Sans bouger et manger léger. Sans modérations. Sans filet.

->> Polaris - Il parait