mardi 30 octobre 2007

La Quête


Rêver un impossible rêve
Porter le chagrin des départs
Brûler d'une possible fièvre
Partir où personne ne part
Aimer jusqu'à la déchirure
Aimer même trop même mal
Tenter sans force et sans armure
D'atteindre l'inaccessible étoile
Telle est ma quête
Suivre l'étoile
Peu importe mes chances
Peu m'importe le temps
Ou ma désespérance
Et puis lutter toujours
Sans questions ni repos
Se damner
Pour l'or d'un mot d'amour
Je ne sais si je serai ce héros
Mais mon coeur serait tranquille
Et les villes s'éclabousseraient de bleu
Parce qu'un malheureux
Brûle encore bien qu'ayant tout brûlé
Brûle encore même trop même mal
Pour atteindre à s'en écarteler
Pour atteindre l'inaccessible étoile


(Jacques Brel - La Quête - L'homme de la mancha - 1969)


















Etat d'esprit du matin, brume intérieure, sombre amertume, grisaille oblongue, mais l'envie dy croire, creuser, creuser encore, et retourner la terre de mes mains, s'il le faut...

"Ce qui compte dans une vie, c'est l'intensité d'une vie, ce n'est pas la durée d'une vie."

A mon frère, l'Homme de la Mancha, recopieur de chansons préférées...

jeudi 25 octobre 2007

Traître..!

Depuis le début, j'essaie d'éviter les messages trop persos, genre private joke, photos de famille ou de vacances, voire de ma tronche. (Putain, j'arriverai jamais à être narcissique, foutu pour l'artistique..!) Et d'une parce que c'est pas mon truc, et de deux because j'ai pas trop envie que les personnes qui passent par là (je sais toujours pas par quel miracle d'ailleurs...) ne se sentent pas invités...


Mais aujourd'hui, il y aura entorse : "Caz, qu'est-ce que tu fous, bordel..?"
On dira que j'ai exceptionnellement le droit car c'est un peu grâce à lui (ou par sa faute) que je me retrouve à m'astreindre à cet exercice régulier (sic mon premier post) dans lequel je commence finalement à prendre du plaisir.
Ce soir, je suis encore allé faire un tour sur le blog de Sydgin, l'espérance en tenaille, la confiance en oriflamme, et hop, toujours rien, parti sans laisser d'adresse. Sur ce, pas farouche, ni rancunier, ni bégueule, je me dis que comme j'ai envie de l'entendre un peu, faute de nouveauté, je vais aller me promener dans les vieilleries... Et voilà t'y pas que je retombe sur un post publié à mon endroit, dans lequel je retrouve sa plume et sa fraternité. Du coup, sans nouvelles, sans fraicheur, je vous le colle ici... Ca fait toujours plaisirun petit texte de Gainsbourg Serge, et trois mots de Syd...
Longue vie à eux, à lui...


[...]

Il est un ami, un frère, qui saura apprécier...

J'ai ressenti les premières atteintes du mal
Sous les sarcasmes de Marilou
Mes oreilles après des mots comme vieux con pédale
Se changèrent en feuille de chou
Aux aurores j'allais au café buraliste
Faire provision de fumigènes
Et je demandais au pompiste
Derrière le zinc le plein de kérosène
Puis traînant mes baskets
Je m'allais enfermer dans les water-closets
Où là je vomissais mon alcool et ma haine
Titubant je m'en revenais
Et les petits enfants riaient
De mes oreilles en chou-fleur
J'avais pris peu à peu la tronche d'un boxeur

(Serge Gainsbourg - Premiers symptômes - L'homme à tête de chou - 1976)

Souviens-toi, ce texte, tu l'as écrit de ta plume et tu me l'as offert, il y a des lunes. Tu les connais, ces noirs moments succulents et terribles, suspendu entre l'amour fou et l'envie de se faire sauter le caisson. Avec la conscience du danger dans lequel on se jette à corps perdu, à coeur ouvert, déchiqueté, alerte au moindre de ses gestes, à ta Marilou de l'instant. Tu t'en veux d'être aussi con, autant que superbe aux yeux de ces milliers de demi-mecs fadasses qui ne jurent que par la baballe au fond des filets. Tu les entends, ces vers d'Apollinaire ou de Rimbaud, quand tu passes sur un pont, dont le cours d'eau qu'il enjambe t'es doux et profond. Tu revois Dewaere dans Série Noire et Belmondo comme Un Singe en Hiver. Pfff à quoi bon lui expliquer tout cela, à elle ? Elle, digne, magique d'ignorance, elle ne peut que se défaire des profondeurs de l'effroi, de la folie dans laquelle elle nous balance. Laisse couler, vieil ami, laisse couler... Elle ne veut pas de toi ? Elle sait pas ce qu'elle y perd... la petite chienne... J'y pense, et puis j'oublie.

Sydgin

[...]


lundi 22 octobre 2007

Télécharge - ment...


Jeudi 4 octobre, Poste à Galène. Quelques secondes avant que le groupe monte sur scène, en guise de présentation, le régisseur de Déportivo, affublé d'un masque genre super-héros vient au micro et crie : "Je suis téléchargeor, je mange les gens qui téléchargent et prennent des photos amateur, je laisse maintenant la place à Deportivo !", puis il pousse un long hurlement.
Je reste un peu collé dans la régie. Je me demande si c'est un rite à chaque live, un message politique, du premier ou second degré. En pliant le plateau, je questionne le bassiste sur le but de cette intervention, et, assez mal à l'aise, il me répond que ça change à chaque fois et que c'était un délire. Est-ce qu'il n'assume pas le fait de laisser traiter une partie de son potentiel public de voleurs ou joue-t-il franc jeu ? Le doute m'habite. En fait dorénavant j'évite d'avoir à discuter de cet apparemment gravissime problème qui ébranle le beau monde de la musique et m'en touche une sans faire bouger l'autre. Parce que les arguments du genre "ouais quand tu veux du pain tu vas chez le boulanger et tu le payes, tu le voles pas !" me laissent à peu près dans le même état que les défenseurs de la peine de mort te demandant " si on tue tes enfants t'as pas envie de tuer le mec?" Ce genre de propos commence vraiment à me hérisser les poils. La démago a de longs et beaux jours devant elle. Et dire qu'il aura fallu quelques vingt-cinq siècles de réflexions philosophiques depuis le miracle grec pour en arriver là...
En fait le truc qui m'énerve le plus dans ce genre de pseudo-discussions c'est que les gens défendent quasiment toujours leur intérêt. Il suffit de les changer de place pour qu'ils changent de point de vue... Pas la moindre conviction. Et ça gueule contre le capitalisme, et ça se la joue rockers-rebelles, héritiers de je ne sais quoi. Y'a qu'à voir l'immense hypocrisie des intermittents du spectacle, qui se sentent concernés par le monde culturel quand on touche au monde financier. Y'avait plus de place en école de commerce du coup y z'ont pris école de musique... Mais ceci est encore un autre pan de la tartuferie musicale, revenons à d'autres moutons...

Bon, comme j'ai pas envie de me lancer dans une diatribre stérile pour essayer une fois de plus de bien me faire comprendre et ne pas passer comme d'habitude pour un type borné ou plein d'à prioris en résumant ma pensée à une simple phrase du genre : "ces gens-là, ils avaient qu'à faire du sport ", je vais retranscrire un petit message sympathique sur le téléchargement laissé par un type(dont je ne me rappelle plus le patronyme) sur un forum (genre celui d'Eiffel il me semble...)




"En tant que consommateur et artiste, et sans vouloir faire offense au site qui a lancé le débat, ces questions n'ont pas lieux d'être soulevées. Elles n'ont jamais été soulevées par ceux qui font et aiment la musique. Elles ont été soulevées par ceux qui se sucrent autour de la musique.
Seule la petite Jet Set artistique parisienne à joué le jeu des prods, un exemple, Diams, très à la mode auprès des jeunes, a fait de la prévention contre le piratage...
On t'excuse ma fille, même si t'as fait une boulette.
Car certains artistes factices ne sont rien sans leur prod, et les prods font tout pour rendre un artiste juteux, dépendant. Ca peut même aller loin, la cocaine vous connaissez?
C'est un faux débat, une mascarade orchestrée par une bande de grippe-sous qui sent le vent tourner, j'ai nommé les majors et leurs filiales.
Cette question se pose uniquement pour ceux qui veulent protéger leurs intérêts financiers dans le business de la production musicale.
Ils ne sont ni musiciens, ni artistes, ils se moquent de toi, de moi, de nos gosses.
La richesse culturelle et les bienfaits des échanges de données par le biais d'internet sont indiscutablement écrasants par rapports aux méfaits qu'ils engendrent.
(pour les artistes, c'est de la promotion, pour l'auditeur, une vraie borne d'écoute).
En gros ce n'est pas qu'on achète moins de disques, c'est que maintenant on achète moins de merde, puisqu'on écoute à loisir avant d'acheter.
Et puis il n'y a qu'à moins composer des airs convenus et bons à jeter au bout d'une semaine,
parce que forcément c'est relégué au rang de download.
Enfin arrêtez de croire que lorsqu'on aime un artiste on se contente de l'écouter en mp3. Les gens aiment, ils achètent; quelle manière incroyable ont les prods de jouer l'arroseur arrosé, d'accabler les gens de mesquinerie vis a vis des artistes, alors qu'ils sont les premiers à le faire.
Pour palier aux téléchargements, c'est aux éditeurs et aux artistes d'évoluer, de miser davantage sur la qualité et surtout l'authenticité de la musique, que sur le marketing et les appats promotionnels. Mais les chiens et les charlatans qui tiennent les majors arrosent leur petit monde en réinvestissant sur leurs amis qui font du design, de la promo, de la com, de la branlette pour te faire rentrer le truc dans le crâne, te duper sur la came.
Depuis le net, t'inquiètes qu'ils sont un peu vénère. Parce que leur métier devient obsolète...
En deux mots, télécharger ne tuera jamais l'industrie, elle pèse déjà trop lourd, les besoins financiers sont incessants en temps de guerre.
Vive l'autoprod, on vous crevera, comme aux Etats-unis, bientôt vous ne serez que des distributeurs dociles, l'artistique reprendra ses droits et l'auditeur sera éduqué, transporté, et pas sous estimé et dupé sur le potentiel artistique de son pays, représenté par de pauvres merdes, des putes qui remuent du boule et des producteurs qui veulent faire chanter à tes gosses des inepties !
Ouvrez grand vos oreilles ! Arrêtez le cul, arrêter les baby hip hop, les alyzées, arrêtez les grenouilles en 3D!
"



"Un jury civil d'un tribunal de l'Etat du Minnesota a condamné une Américaine à une amende record de 222.000 dollars pour avoir utilisé un site internet de partage de musique. Jammie Thomas a été reconnue coupable d'avoir enfreint la loi sur le copyright en téléchargeant illégalement 24 chansons et a été condamnée à payer une amende de 9.250 dollars pour chacune d'entre elles. Il s'agissait du premier procès en présence d'un jury dans l'offensive juridique lancée par l'industrie musicale contre le téléchargement illégal de musique. Selon des documents produits dans cette affaire, les compagnies discographiques Capitol Records (groupe EMI), Sony BMG Music Entertainment, Arista Records, Interscope Records, Warner Bros Records et UMG Recordings ont attaqué Jammie Thomas en avril 2006 après avoir établi un lien entre son ordinateur et des fichiers de musiques d'artistes tels que Green Day, Aerosmith et Guns N'Roses."

PS: Pour ceux qui n'ont toujours pas saisi, je n'ai pas reproduit ces textes ou écris ce post pour me déculpabiliser, puisque je ne suis pas téléchargeur...

mardi 16 octobre 2007

samedi 13 octobre 2007

Massacre annoncé...


Il faudra bien que je m'y résolve un jour...

C'est moi ou c'est de pire en pire..?

vendredi 12 octobre 2007

La Bible, la vraie..!

















Elle vient fraîchement d'intégrer mon logis, en remplacement d'une vieille édition élimée...
Ici, pas de versets, préceptes et autres commandements...
Juste un concentré explosif, le livre référence, la base indispensable, le ciment de nos bâtisses...


Spéciale dédicace à l'ami Magyd...


Petit j'étais largué on dit ici "à Lourdes"
Dans ce que l'on appelle une famille lourde
L'amour y était le contraire du doute
La tête collée contre le poêle à mazout
Rêveur et j'ose même dire dans le coton
A attendre qu'on me dessine un mouton
Mouton je l'étais jusque dans la tonsure
Mais les Brushings font pas dans la littérature
Et la main de ma mère était là en cas de doute
Comme un parapluie qui te protège des gouttes
De pluie et j'ose même dire du mauvais temps
On avait rien on était content

Avant qu'on me dise dégage Et qu'on ne me parle plus au présent
Avant qu'on déchire mes pages Et qu'on me dise "place et au suivant"

Petit j'étais gentil j'étais même agréable
J'écrivais les deux coudes posés sur la table
J'ôtais de ma bouche les insanités
Comme un petit prince de l'humanité
Rêveur je cédais ma place aux personnes âgées
Pour un sourire une poignée de dragées
J'enlevais ma casquette en entrant à l'école
Mais être poli ça dispense pas des colles
Gentil et tout à la fois dernier de la classe
Eveillé comme pouvait l'être une limace
Je dormais j'ose même le dire si profond
Et que s'écroule le plafond

Car j'attendais petit prince des gloutons
Qu'on me porte à la bouche des paquets de bonbons
Y avait pas la monnaie mais c'était tout comme
Car le baiser remplaçait l'économe
Rêveur et malgré les corvées de charbon
Ma récompense était un bisou à l'horizon
Mais dépassé le siècle où on te met au couvent
J'étais si nul ma mêre a pris les devants
Et se pointait à l'école un chiffon dans la chevelure
La maîtresse disait "regardez ces ratures!"
Le coeur en miettes elle faisait parler l'eau et le sel
Et s'en retournait à sa vaisselle

A dix-huit heures se pointait le maçon
Un seul regard et à l'heure des cuissons
Y disait "vous voulez qu'on nous coupe les bourses?"
A ces mots une larme descend de la grande ourse
Et j'ai compris qu'il y avait qu'une façon
D'apprendre l'art de la multiplication
Depuis j'ai plus voulu ressembler aux statues
Et j'ai laissé mes potes à la salle de muscu
Ma mère m'a jeté un bouquin sur la table
Un gros machin qui rentrait pas dans mon cartable
C'est tous ces mots qui ont allumé la lumière
Et spéciale dédicace au Petit Robert


(Zebda - Le Petit Robert - Essence ordinaire - 1998)






Pas en vivant avec son chien, le deuxième album de Magyd Cherfi, est sorti en mai, avec des illustations de Manu Larcenet

lundi 8 octobre 2007

Coupe du monde de la bêtise, la France en pôle position

Entendu à la radios et lu dans des journaux sérieux : "Une victoire de l'équipe de France en coupe du monde de Rugby pourrait redonner le moral aux français et faire remonter la croissance de 0,5%"

Mesdames et messieurs les collabos, qui chantez pour la gloire la tête dans les lauriers et les pieds dans la merde, si vous avez autant de pouvoir que ça, je vous en supplie, arrêtez la terre, je veux descendre...

dimanche 7 octobre 2007

Vengeance!!



Injustice fut réparée, hier, au 57 de la Place Jean Jaurès dite La Plaine, où, avec ou sans nos cartes vitales, nous sommes repartis avec un traitement personnalisé adapté à nos symptômes.