jeudi 25 octobre 2007

Traître..!

Depuis le début, j'essaie d'éviter les messages trop persos, genre private joke, photos de famille ou de vacances, voire de ma tronche. (Putain, j'arriverai jamais à être narcissique, foutu pour l'artistique..!) Et d'une parce que c'est pas mon truc, et de deux because j'ai pas trop envie que les personnes qui passent par là (je sais toujours pas par quel miracle d'ailleurs...) ne se sentent pas invités...


Mais aujourd'hui, il y aura entorse : "Caz, qu'est-ce que tu fous, bordel..?"
On dira que j'ai exceptionnellement le droit car c'est un peu grâce à lui (ou par sa faute) que je me retrouve à m'astreindre à cet exercice régulier (sic mon premier post) dans lequel je commence finalement à prendre du plaisir.
Ce soir, je suis encore allé faire un tour sur le blog de Sydgin, l'espérance en tenaille, la confiance en oriflamme, et hop, toujours rien, parti sans laisser d'adresse. Sur ce, pas farouche, ni rancunier, ni bégueule, je me dis que comme j'ai envie de l'entendre un peu, faute de nouveauté, je vais aller me promener dans les vieilleries... Et voilà t'y pas que je retombe sur un post publié à mon endroit, dans lequel je retrouve sa plume et sa fraternité. Du coup, sans nouvelles, sans fraicheur, je vous le colle ici... Ca fait toujours plaisirun petit texte de Gainsbourg Serge, et trois mots de Syd...
Longue vie à eux, à lui...


[...]

Il est un ami, un frère, qui saura apprécier...

J'ai ressenti les premières atteintes du mal
Sous les sarcasmes de Marilou
Mes oreilles après des mots comme vieux con pédale
Se changèrent en feuille de chou
Aux aurores j'allais au café buraliste
Faire provision de fumigènes
Et je demandais au pompiste
Derrière le zinc le plein de kérosène
Puis traînant mes baskets
Je m'allais enfermer dans les water-closets
Où là je vomissais mon alcool et ma haine
Titubant je m'en revenais
Et les petits enfants riaient
De mes oreilles en chou-fleur
J'avais pris peu à peu la tronche d'un boxeur

(Serge Gainsbourg - Premiers symptômes - L'homme à tête de chou - 1976)

Souviens-toi, ce texte, tu l'as écrit de ta plume et tu me l'as offert, il y a des lunes. Tu les connais, ces noirs moments succulents et terribles, suspendu entre l'amour fou et l'envie de se faire sauter le caisson. Avec la conscience du danger dans lequel on se jette à corps perdu, à coeur ouvert, déchiqueté, alerte au moindre de ses gestes, à ta Marilou de l'instant. Tu t'en veux d'être aussi con, autant que superbe aux yeux de ces milliers de demi-mecs fadasses qui ne jurent que par la baballe au fond des filets. Tu les entends, ces vers d'Apollinaire ou de Rimbaud, quand tu passes sur un pont, dont le cours d'eau qu'il enjambe t'es doux et profond. Tu revois Dewaere dans Série Noire et Belmondo comme Un Singe en Hiver. Pfff à quoi bon lui expliquer tout cela, à elle ? Elle, digne, magique d'ignorance, elle ne peut que se défaire des profondeurs de l'effroi, de la folie dans laquelle elle nous balance. Laisse couler, vieil ami, laisse couler... Elle ne veut pas de toi ? Elle sait pas ce qu'elle y perd... la petite chienne... J'y pense, et puis j'oublie.

Sydgin

[...]


1 commentaire:

sydgin a dit…

T'es comme un port, Polo. Un port où j'aime accoster, et regarder le rivage sous mes cheveux, jamais coiffés. Certes je suis un salaud. Un moins-que-rien, un sapajou. Tu me connais bien mieux que la plupart des gens qui me disent bonjour, chaque matin, comme ça, au hasard. Et puis un jour, par folie, peut être pour tâter du danger, pour coller à ma peau, j'ai décollé (ou déconné, va savoir). Sur mon petit voilier je suis parti pour une longue traversée, vers je ne sais où.. La seule chose que je garde, à la manière d'un bijou mécanique, c'est une boîte sur laquelle il est écrit "copain".