lundi 22 octobre 2007

Télécharge - ment...


Jeudi 4 octobre, Poste à Galène. Quelques secondes avant que le groupe monte sur scène, en guise de présentation, le régisseur de Déportivo, affublé d'un masque genre super-héros vient au micro et crie : "Je suis téléchargeor, je mange les gens qui téléchargent et prennent des photos amateur, je laisse maintenant la place à Deportivo !", puis il pousse un long hurlement.
Je reste un peu collé dans la régie. Je me demande si c'est un rite à chaque live, un message politique, du premier ou second degré. En pliant le plateau, je questionne le bassiste sur le but de cette intervention, et, assez mal à l'aise, il me répond que ça change à chaque fois et que c'était un délire. Est-ce qu'il n'assume pas le fait de laisser traiter une partie de son potentiel public de voleurs ou joue-t-il franc jeu ? Le doute m'habite. En fait dorénavant j'évite d'avoir à discuter de cet apparemment gravissime problème qui ébranle le beau monde de la musique et m'en touche une sans faire bouger l'autre. Parce que les arguments du genre "ouais quand tu veux du pain tu vas chez le boulanger et tu le payes, tu le voles pas !" me laissent à peu près dans le même état que les défenseurs de la peine de mort te demandant " si on tue tes enfants t'as pas envie de tuer le mec?" Ce genre de propos commence vraiment à me hérisser les poils. La démago a de longs et beaux jours devant elle. Et dire qu'il aura fallu quelques vingt-cinq siècles de réflexions philosophiques depuis le miracle grec pour en arriver là...
En fait le truc qui m'énerve le plus dans ce genre de pseudo-discussions c'est que les gens défendent quasiment toujours leur intérêt. Il suffit de les changer de place pour qu'ils changent de point de vue... Pas la moindre conviction. Et ça gueule contre le capitalisme, et ça se la joue rockers-rebelles, héritiers de je ne sais quoi. Y'a qu'à voir l'immense hypocrisie des intermittents du spectacle, qui se sentent concernés par le monde culturel quand on touche au monde financier. Y'avait plus de place en école de commerce du coup y z'ont pris école de musique... Mais ceci est encore un autre pan de la tartuferie musicale, revenons à d'autres moutons...

Bon, comme j'ai pas envie de me lancer dans une diatribre stérile pour essayer une fois de plus de bien me faire comprendre et ne pas passer comme d'habitude pour un type borné ou plein d'à prioris en résumant ma pensée à une simple phrase du genre : "ces gens-là, ils avaient qu'à faire du sport ", je vais retranscrire un petit message sympathique sur le téléchargement laissé par un type(dont je ne me rappelle plus le patronyme) sur un forum (genre celui d'Eiffel il me semble...)




"En tant que consommateur et artiste, et sans vouloir faire offense au site qui a lancé le débat, ces questions n'ont pas lieux d'être soulevées. Elles n'ont jamais été soulevées par ceux qui font et aiment la musique. Elles ont été soulevées par ceux qui se sucrent autour de la musique.
Seule la petite Jet Set artistique parisienne à joué le jeu des prods, un exemple, Diams, très à la mode auprès des jeunes, a fait de la prévention contre le piratage...
On t'excuse ma fille, même si t'as fait une boulette.
Car certains artistes factices ne sont rien sans leur prod, et les prods font tout pour rendre un artiste juteux, dépendant. Ca peut même aller loin, la cocaine vous connaissez?
C'est un faux débat, une mascarade orchestrée par une bande de grippe-sous qui sent le vent tourner, j'ai nommé les majors et leurs filiales.
Cette question se pose uniquement pour ceux qui veulent protéger leurs intérêts financiers dans le business de la production musicale.
Ils ne sont ni musiciens, ni artistes, ils se moquent de toi, de moi, de nos gosses.
La richesse culturelle et les bienfaits des échanges de données par le biais d'internet sont indiscutablement écrasants par rapports aux méfaits qu'ils engendrent.
(pour les artistes, c'est de la promotion, pour l'auditeur, une vraie borne d'écoute).
En gros ce n'est pas qu'on achète moins de disques, c'est que maintenant on achète moins de merde, puisqu'on écoute à loisir avant d'acheter.
Et puis il n'y a qu'à moins composer des airs convenus et bons à jeter au bout d'une semaine,
parce que forcément c'est relégué au rang de download.
Enfin arrêtez de croire que lorsqu'on aime un artiste on se contente de l'écouter en mp3. Les gens aiment, ils achètent; quelle manière incroyable ont les prods de jouer l'arroseur arrosé, d'accabler les gens de mesquinerie vis a vis des artistes, alors qu'ils sont les premiers à le faire.
Pour palier aux téléchargements, c'est aux éditeurs et aux artistes d'évoluer, de miser davantage sur la qualité et surtout l'authenticité de la musique, que sur le marketing et les appats promotionnels. Mais les chiens et les charlatans qui tiennent les majors arrosent leur petit monde en réinvestissant sur leurs amis qui font du design, de la promo, de la com, de la branlette pour te faire rentrer le truc dans le crâne, te duper sur la came.
Depuis le net, t'inquiètes qu'ils sont un peu vénère. Parce que leur métier devient obsolète...
En deux mots, télécharger ne tuera jamais l'industrie, elle pèse déjà trop lourd, les besoins financiers sont incessants en temps de guerre.
Vive l'autoprod, on vous crevera, comme aux Etats-unis, bientôt vous ne serez que des distributeurs dociles, l'artistique reprendra ses droits et l'auditeur sera éduqué, transporté, et pas sous estimé et dupé sur le potentiel artistique de son pays, représenté par de pauvres merdes, des putes qui remuent du boule et des producteurs qui veulent faire chanter à tes gosses des inepties !
Ouvrez grand vos oreilles ! Arrêtez le cul, arrêter les baby hip hop, les alyzées, arrêtez les grenouilles en 3D!
"



"Un jury civil d'un tribunal de l'Etat du Minnesota a condamné une Américaine à une amende record de 222.000 dollars pour avoir utilisé un site internet de partage de musique. Jammie Thomas a été reconnue coupable d'avoir enfreint la loi sur le copyright en téléchargeant illégalement 24 chansons et a été condamnée à payer une amende de 9.250 dollars pour chacune d'entre elles. Il s'agissait du premier procès en présence d'un jury dans l'offensive juridique lancée par l'industrie musicale contre le téléchargement illégal de musique. Selon des documents produits dans cette affaire, les compagnies discographiques Capitol Records (groupe EMI), Sony BMG Music Entertainment, Arista Records, Interscope Records, Warner Bros Records et UMG Recordings ont attaqué Jammie Thomas en avril 2006 après avoir établi un lien entre son ordinateur et des fichiers de musiques d'artistes tels que Green Day, Aerosmith et Guns N'Roses."

PS: Pour ceux qui n'ont toujours pas saisi, je n'ai pas reproduit ces textes ou écris ce post pour me déculpabiliser, puisque je ne suis pas téléchargeur...

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