samedi 15 janvier 2011

Des copeaux dans la peau...


Pour certains ce doit être un après-rasage, un savon, ou même le pétrole, le tabac brun ou encore le souffre. Moi c'est l'odeur des copeaux. Jamais cette senteur ne me quittera, imprégnée jusqu'entre les synapses, il suffit que je ferme les yeux et les émanations remplissent l'habitacle. C'est en même temps une fragrance assez discrète puisqu'on ne la repère qu'à un rapprochement conséquent, mais elle imprime chacun de mes souvenirs les plus lointains.
Elle est juste l'odeur naturelle de mon père. Celle qui balaye l'oreiller le soir au baiser de bonne nuit, qui rassure après la peur panique dans le creux de l'épaule, qui découpe la campagne au trajet nocturne estival reliant les deux bordures du pays.

Papa, si un jour tu dois quitter ce monde, ce que je t'interdis juste de faire avant le siècle prochain, comment donc, même si par miracle j'arrive à me relever de l'inacceptable, pourrais-je à nouveau un jour approcher un arbre, une chaise ou une étagère..?