jeudi 11 février 2010

La Fougue


Ce que j'attends et veux de toi, tendre ingénue,

D'abord n'avoir point choix des armes, de l'endroit.
Des accès de folie brusques et délicats
Mêlant élans de fougue et gestes retenus.

Que tu me fasses taire, ou soupirer de grâce,
Ou implorer ce dieu auquel je ne crois pas,
Oublier un instant ce sentier vers l'impasse
Que dès notre berceau nous empruntions déjà.

Ô ma douce timide et tant inattendue,
Révèle-moi vivant, accompli cet exploit !
Découvrons-nous tremblants vibrants et maladroits,
Retrouvons le chemin de l'enfance perdue.

Et qu'en ce doux séisme, en cet éclair fugace
Renaissent les couleurs de ce terne habitat.
Je te ferai aimer ton reflet dans la glace,
Je t'attends aujourd'hui, de ma vie il en va.

mardi 2 février 2010

S'enflammer

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Un leitmotiv qui colle à la peau, comme une combinaison de nylon aspergée d'essence qui n'attend que l'allumette...
S'enflammer, pour un jour pondre un truc comme ça, tiré du néant, cesser de vendre des cravates, de brasser de l'air, enfin faire un truc nécessaire...


















Ô combien j'aimerais chaque seconde

Être foutu de me dépasser
Toucher du bout des sens le bout des mondes
Qui c'est sûr abondent en trésors cachés

Ô combien j'aimerais m'arracher à moi-même
Monter au créneau que ça puisse te faire marrer
Ici tout nous dépasse hormis nous-même
Comme autant de tâches dans leurs limites vautrées

Est-ce que le cœur reste de braise pour

S'enflammer
Sse consumer
Enfin faire un truc nécessaire
S'enflammer
Comme autant de feux comme autant de volontés
Comme quand l'amour palpite dans un courant d'air

Et dans les pires banlieues de l'âme
Il y a comme des sentiments
Des bagnoles qui crament
Sous-jacent c'est sous-jacent

Cet espoir qui dégueule et chemine le long de tes poils hérissés
C'est pas les prix de camaraderie
Quand les camarades ne veulent en goûter que l'usufruit
Et que le ver y est

Alors est-ce que le coeur reste de braise pour

S'enflammer
Se consumer
Enfin faire un truc nécessaire
S'enflammer
Comme autant de feux comme autant de volontés
S'enflammer
Se laisser visiter
Enfin faire un truc nécessaire
S'enflammer
Comme autant de feux comme autant de volontés
Comme quand l'amour palpite dans un courant d'air

Ô combien j'aimerais m'arracher à moi-même
La brûlure souveraine
Et des nids de scorpions qui la ramènent
Hors de moi c'est la nuit qui remue
Hors de moi c'est la chair fredonnée
Tuer les heures me rejoindre et me dépasser

Ô combien j'aimerais m'arracher à moi même…

(Romain Humeau - S'enflammer - L'éternité de l'intant - 2005)