mardi 17 septembre 2013

Bonne route loulou...

Les chevaux t'appellent, loulou, osent un cri dans la nuit. Puis la déchirent en deux. Les sabots battent la mitraille. Mais plus rien ne bat dans ton poitrail. Tu ne répondras pas. Il peuvent hennir à s'en briser les mâchoires.
La vie est comme ça, elle s'arrête tout à coup. Du grand n'importe quoi. Une absurde fabrique de dérisoire. Le glas remplace le tocsin. Le curé et ses paraboles osées n'y changeront rien.   D'ailleurs, si dieu existe, j'espère qu'il a une bonne excuse. Je n'en vois pas de valable. Vas-y, cherche..! Tan qué vire, faï des tours..!
Où es-tu loulou..? Dans la sève de quelle cabane, à la lisière de quel aride paysage, dans quelle chevauchée fantastique, au son de quelle timba..?
Gina la valeureuse t'attend loulou, mais tu ne viens pas. Tu es déjà loin. Elle te survivra.

Mon fils, tu as dans les yeux la couleur indéfinissable des grands hommes. Ceux qui ont vu les récifs de coraux, bravé les regs et les ergs. Celle-là même qui brille encore par-delà le bois et le marbre. Un joyau précieux. Qui ne se délave jamais. Fais-en quelque chose de bien. Tu as de qui tenir. Et si un matin le temps use tes souvenirs, si un jour ta mémoire se brouille, je serai là pour te rappeler qui il fût.
Serre-moi dans tes petits bras. Fort. On ne sait jamais ce que le sort nous réserve.
Bonne route loulou...

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