dimanche 30 septembre 2007

Dimanche râté...


Encore un dimanche sans passer chez Guy. Un de plus. Un de trop.

Un dimanche sans la kémia étalée sur le comptoir comme la queue d'un paon cullinaire, sans Saïd qui du coup met le ramadan à gauche, sans le verre givré tout droit sorti du congélo rempli jusqu'à la gueule avant qu'on ait eu le temps de dire ouf, sans les poteaux qui n'arrivent jamais à l'heure mais qui arrivent toujours, les plis de la nuit courte et improbable tapissés sur le visage collé, sans le vieux disque rouillé qui moisi toujours dans la platine, sans le touriste égaré qui se fait appeler Serge en commandant un chocolat chaud à midi quarante, sans le petit dessin ou la petite phrase scotchée méticuleusement sur le vieux placard rose-marron un matin calme, sans les vétérans qui se pourrissent la gueule à la fin de chaque partie de carte mais qui boivent le coup quand même, sans la bague qui frappe le zinc pour aider à se remémorer la commande et la cloche qui carillonne à faire saigner les tympans pour signifier que l'arménien à laissé un pourboire, sans Ber qui raconte comment il est parti un jour habiter tout seul parce qu'il en avait marre que sa femme lui demande à quelle heure il rentrerait des boules...

Encore un post aussi ou je me plains, où je suis jamais content, où je casse l'ambiance... Un post où j'en veux à la planète entière d'oublier qu'on va tous y passer et que c'est dégueulasse, de me dire que la tronche que j'ai ce matin, je la regretterai dans dix ans... De me dire que si ça se trouve Guy va y passer cette nuit et que je garderai à vie un parpaing dans le ventre pour avoir avorté cette matinée...

On aura qu'à mettre ça sur le compte de l'automne... C'est la saison de la mélancolie, non? ça emmerde le monde de rallonger les jupes, enfiler un gilet, perdre des heures de luminosité, rallumer les chaudières, ranger les palmes et le tuba... Et bien moi ça me ravive la chaleur humaine, et c'est sûrement pour ça que j'aurais aimé avoir le temps d'en perdre au passage (du temps, pas de la chaleur...), d'en égrener à la petite semaine. Profiter du plaisir de rester enfermé avec ses proches, frapper le boeuf, ranger la bibliothèque, partager un bon repas accompagné d'un petit... Chaboeuf tiens par exemple..! Ma cave s'en tape pas mal du climat, la température y est constante, les cris des aficionados du ballon ovale ou de toute autre évènement aussi insignifiant n'effleureront même pas le silence qui y règne... Tiens, ça me donne envie de faire à manger tout ça, et de vous livrer une petite recette. On se retrouve même endroit même heure..!

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