lundi 24 juillet 2017

Merci Anne.


Je viens d'apprendre votre disparition Anne Dufourmantelle.
J'aurais aimé pouvoir vous dire à quel point vos livres "Éloge du risque" et "Puissance de la douceur" ont transformé ma vie, m'ont aidé à devenir l'homme que je suis en train de devenir.
Je suis triste d'imaginer un monde sans vos lumières.
Vous êtes partie en tentant à nouveau d'aider votre prochain. En prenant le risque de vivre. La classe.

Merci encore.






lundi 8 mai 2017

Sondage...


Charb, tu me manques.

mardi 14 mars 2017

Guy n'est pas mort, il bande encore..!


Mon Guy, j'espère au moins que tu auras eu le temps de dégainer ton double-fuck face à la faucheuse, en guise de bonjour. Je ne sais pas s'il y a une vie après la mort, mais ce dont je suis certain, c'est qu'il y en a une avant, une dans laquelle je t'ai connu, une sans morale, une dans laquelle les salauds partent parfois en dernier.
Tu n'auras pas droit au deuil national, bien que tu aies davantage de talent que Johnny, mais à l'annonce du message fatidique j'ai entendu d'ici un coup de tonnerre frapper la Plaine pour mieux la plonger dans l'obscurité.
J'ai souvent pensé à ce moment, et en fait il est moins douloureux que prévu. Car tu es toujours là, ta putain de voie rocailleuse résonne dans la grande bibliothèque vocale de ma caboche ad libitum. Personne ne pourra me voler tous ces moments de vie unique partagés. A toute mon bicou.

mercredi 1 mars 2017

Héraclite ou Parménide..?


Parce qu'on ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve...

lundi 27 février 2017

Maquillage...


je n'aime pas
c'est camouflage
c'est pas pour moi
c'est camouflage
et je n'aime pas
maquillage

vendredi 28 octobre 2016

Les yeux collés



On y est, tout le monde avance d'un cran. Je n'ai plus qu'à jouer les deuxièmes lignes, ce qui me changera des seconds couteaux. Après avoir déjoué les pronostics depuis des lustres, les dix-huit pour cent de ton cœur encore actif auront rejoint les quatre-vingt deux autres évanouis. Te voilà enfin débarrassé de ta carcasse devenue prison. Ce n'est pas triste. Juste bizarre de se dire que tu n'existes plus. La mort, même si elle nous prive des gens n'est pas triste, tant qu'elle reste dans l'ordre des choses et qu'elle n'en devient pas intolérable. Non en vertu d'un après où de je ne sais quelle connerie pour vivant à rassurer, mais parce que moins nous refoulons l'idée de la mort et plus nous osons prendre le risque de vivre.
Alors oui, tout le monde avance d'un cran, on doit pas être bien sur ses guiboles papa, le nez au portillon. Je garde de vous, en dehors de mon patronyme, une sensibilité extrême dont l'époque ne raffole pas. Aucune époque d'ailleurs peut-être. Un homme doit être fort, et quand on est un homme, on ne pleure pas.
J'ai essuyé tes larmes cet été, les larmes d'un homme qui, réduit à l'état de chose, de tas de douleur et d'ennui face aux murs gris pâle était encore capable de donner la taille du calibre des coques, de s'émerveiller d'une anecdote, de s'inquiéter du sort de son prochain, et de raconter à mes enfants la légendaire histoire de ma première conjonctivite et de ma détresse devant mes yeux collés, avec laquelle tu m'as tant charrié tout au long de ma vie. Et qui m'a parfois tant mis en colère. Tu n'as encore pas pu t'empêcher. Alors que tu ne tenais même plus allongé.
Tu as réussi à pleurer de joie ce jour-là, et de tristesse devant la réalité de cette fin de vie sur laquelle nous n'avons aucun pouvoir, sur laquelle la volonté n'a aucune accroche. Le grand écart des larmes, l'ample sinusoïde des sentiments, à laquelle tant de nos contemporains sont allergiques ou hermétiques. Tu aurais aimé te dresser sur tes pattes pour venir à la pêche avec tes arrière-petits-enfants, leur montrer comment on appâte, même avec quatre doigts, mais hélas on ne peut lutter contre l'érosion des chairs et des os. J'ai senti au fond de toi tellement de choses remuer. Je leur montrerai va, j'ai piqué en héritage tes bouchons et tes cuillères qui brillent toujours autant.
Cette sensibilité, que j'ai tant voulu cacher, que j'ai si souvent tenté d'ensevelir en jouant à l'autre, qu'on a parfois tenté de m'arracher, je la garde à présent en moi et hors de moi comme un joyau précieux, elle fait partie de mon être, elle me défini, me correspond, m'accompagne, me sied.
Tu as décidé de partir en fumée, comme quoi on peut surprendre jusqu'au bout, ton sale caractère ne pouvait pas pourrir entre six planches. Je suis sûr qu'elle exhalera un peu les menthols que nous fumions au balcon quand il te plaisait de te remettre à ce vice pour un instant à la sortie d'un repas, juste pour m'accompagner, être jeune à nouveau, narguer la faucheuse. Comme autant de ces mégots que j'ai foulé du pied, ces blisters roulés en boule, ces filtres torturés, ces moments d'éternité où l'on est invincible. J'ai arrêté de fumer aussi tu sais, je vieillis.
Mais si je tiens le coup assez longtemps, je compte bien un de ces jours, l'ombre d'un instant, ravaler la fumée et les conseils stériles pour partager avec un de mes descendants quelques bouffées d'éternité. Papy, j'ai les yeux collés.

dimanche 4 septembre 2016

Spirit of ecstasy...


En mes mains, le lourd pesant de ton métal..!

mardi 30 août 2016

mercredi 24 août 2016

Enfin..!



Merci Jean-Paul...

mardi 23 août 2016

La résilience



Dernier texte du dernier morceau du dernier album... Plus qu'à composer la musique.
Mais pourquoi diable est-ce si dur d'achever quelque chose..?!




On eut beau me jeter aux chiens

En moins que rien
Même en se trainant l'on avance
Je ne crains les longues distances
A la chaleur d'un contrepoint
La résilience


Parfois campé tantôt bancal
A chaque escale
Tenter et retenter sa chance
Malgré les failles et turbulences
J'ai repris ma forme initiale
La résilience


Non rien n'est écrit dans vos astres
Aucun désastre
Aucune liesse par avance
Prenons notre mal en patience
Jouons quelquefois les pilastres
La résilience


Et si parfois débarque encore
Sombre et retors
Le fantôme de mes silences
Crois donc en cette force immense
Qui charrie ses flots dans mon corps
La résilience


Ce qui ne tue pas rend plus fort
Je fais le mort
Joue le banjo de Délivrance
En attendant la transhumance
Et je fais fi des coups du sort
La résilience

 (simon polaris - album "le reste du monde" - sortie 2019)

samedi 20 août 2016

Barrez-vous tous..!





Barrez-vous, cassez-vous tous de ma maison, que j'ai tiré de terre de mes mains, dont j'ai raclé, redessiné, empilé, enduit chaque pierre; barrez-vous tous, monstres hirsutes, casseurs de jouets, briseurs de rêves, futurs dictateurs ; tirez-vous et emmenez vos parents aux cheveux filasse, aux teints blêmes malgré l'exposition prolongée à l'astre, aux pieds crasseux de leur osmose boueuse avec tout support, au bien-être factice dégoulinant de mièvrerie ; emmenez je vous en supplie au loin leurs phrases toutes faites, verbiages pompeux régurgités en cascade d'une cavité à l'autre, orgie de mauvaise foi patentée mêlée de suffisance, et emmenez surtout leurs prétentions médicinales définitives et leurs interprétations psychosomatiques puériles, leurs conseils paternalistes arrogants et sentencieux, leur lâcher prise impudique et désastreux, leur éclaboussante munificence salvatrice d'un monde en péril dont ils ne sont que le contrepoint barbare, rétrograde et néophobe, exhibant comme des sexes écartés leurs égos boursouflés de confiance ; barrez-vous donc faire le bien ailleurs si les résonances de mon logis n'entrent point en connexion avec vos ondes énergétiques, et surtout n'oubliez pas vos clébards aux tronches antipathiques, tristes projections de vos fumures, ilotes inconscients de votre pathétique petitesse, prisonniers de vos caresses systématiques et de vos su-sucres corrupteurs, faux amis à l’œil larmoyants ; barrez-vous je vous dis, vous êtes l'antonyme de l'effet présomptif, votre seule présence dans une pièce, le tas d'insanité qui dégueule de vos bouches gâtées, le flot de mensonges éhontés qui inonde de postillons l'auditoire justifie à lui seul le libéralisme sauvage, les guerres, la violence faite aux femmes, aux enfants et aux animaux, la torture et la peine de mort.
Je préfère encore la compagnie des mouches, des métastases et l'obscurité.



jeudi 24 mars 2016

Cher Printemps...




 
Tu peux revenir, prétentieux, avec ton cortège de bourgeons, et ton pouvoir indicible d'allumer sur la figure de mes contemporains un sourire niais, je t'attends de pied ferme, tu ne me foutras pas une seconde la gueule sous terre, tu auras beau me remplir les naseaux de platane, tu ne me feras pas verser une goutte, j'ai les pieds bien campés sur la terre ferme, la tête trop haut dans les nuages, et dans cette tête trop de choses qui me font courir pour avoir du temps à perdre à m'appesantir sur ta tronche de premier de la classe..!

mercredi 27 janvier 2016

Salut Christiane..!


Enfin, tu te tires de ce nid de guêpes, de cette réunion du renoncement, de cette impudeur étalée en vitrine..! Ils vont pouvoir remettre les gosses en prison pour leur apprendre la vie, penser que le chômage est conjoncturel, les homosexuels des déviants et ânonner quelques discours prémâchés.
Je ne sais pas comment tu as pu tenir tout ce temps. Si, peut-être, en pensant aux autres.
Merci pour Nietzsche, Verlaine et Levinas, ça fait du bien par où ça passe.
Du lyrisme bordel, du lyrisme..!

samedi 5 décembre 2015

Hiver et contre tout..!

Les mines sont renfrognées. Les sourires décatis. Il n'y a plus dans l'air cette légèreté et cette insouciance passagère à laquelle on a eu à peine le temps de s'habituer.
Est-ce le conflit au proche orient, la future guerre nucléaire russe ou les fusillades capitales qui pèsent sur les visages de mes contemporains..? Peut-être plutôt les difficultés à boucler les fins de mois qui ne vont point être améliorées par l'augmentation du timbre, du gaz et autres réjouissances..?
Vous êtes loin du compte, l'ennemi invisible est à nos portes, nos fenêtres, jusque dans nos lits, il arrive, c’est l'HIVER..!
Si seulement il avait un visage, on pourrait lui taillader, l'immoler ou le larder d'acide, malheureusement, comme tous les salauds, il avance masqué..!
Je n’ai jamais réussi à comprendre comment la météorologie pouvait jouer autant sur le moral et l’appétit de vivre de l’espèce humaine. Quel fieffé mécanisme interne peut bien ensevelir tout à coup
tout désir, toute passion, juste parce que la terre poursuit résolument son orbite autour du soleil…

En moi, il brûle un feu ardent, semblable aux premières buches qui enflammeront l’âtre le moment venu de la première allumette, que l’humanité semble vouloir repousser chaque jour grâce à son effet de serre, bardée d’un narquois sourire, en prévision du jour ou le marcel en résille sera la tenue réglementaire obligatoire.

Si tu regrettes la Tunisie et ses riads assommants, mais que tu te résous tout de même à supporter le climat tempéré faute de mieux, je ne peux lutter, mais viens tout de même à la maison, on jettera quelques pommes de terre dans la braise, en sirotant un grenache de derrière les fagots, calés au fond du rockin’chair. On se mettra un truc de circonstance, je sais pas moi, les mazurkas de Chopin, au hasard, et on parlera du bon vieux temps ou ces traitres de moustiques, malgré le ventilateur oscillant, venaient nous ponctionner leur décilitre quotidien…

Et surtout, ma chérie, va revenir le temps où nous nous blottirons l'un contre l'autre comme si nous voulions nous souder comme des parois de coffre-fort.

dimanche 1 novembre 2015

Quand tu...


j’aime quand tu mets ma veste
quand tu prends l’accent pointu
quand tu éminces un oignon
quand tu t’endors sans faire exprès
quand tu dis qu’un truc était trop bien
quand tu fais une marche arrière
quand tu as ton air surpris
quand tu me dis que ça va aller
quand tu ris avec tes narines
quand tu ris tout court
quand tu t’insurges
quand tu danses pour de faux
quand tu passes ta main dans mes cheveux
quand tu mets des épingles dans les tiens
quand tu suces ton pouce
quand tu dis que tu m’emmerdes
quand tu cours
quand tu me félicites
quand je me réveille et que je t’entends respirer calmement.

lundi 14 septembre 2015

Non mais quelle conne..!


Non mais sérieusement, la république n'a que ça a foutre en ce moment que de recevoir ce genre de plaintes..? Et ça étonne qui la relaxe, comment donc peut-on condamner ce fait insignifiant, sous quel chef d'accusation, divulgation de secret d'état ?

jeudi 10 septembre 2015

La césure...

Alors finalement, c'est bien cela dont il s'agit. Le monde se partagerait en deux: à ma gauche, sourire béat aux lèvres, regard tourné vers le futur, les optimistes..! A ma droite, mine renfrognée, larme à l’œil sur leurs pompes: les pessimistes..! Entendez ici si vous préférez: les gais et les tristes. Pourquoi être triste quand on peut être gai, hein, pas con, c'est tout de même plus joli pourrait ajouter ma voisine, qui sentant la mort s'approcher multiplie les pains cierges. Apparemment il n'y a pas à tergiverser, je suis classé de facto dans la deuxième catégorie. Allez savoir pourquoi, moi qui passe mon temps à me fendre la gueule et jouir de tout. Peut-être faudrait-il tendre encore un peu plus la joue.
De toute façon, levez une objection à la soupe au sourire et vous êtes foutus. Un conseil, penchez donc la tête vers votre assiette, continuez d'avaler les couleuvres, et les portes du paradis social vous seront ouvertes. Peu importe que l'on vous assène idées-reçues, fables, mythes, contre-vérités ou fausses informations, soumettez-vous dans la liesse, de toute manière tout dialogue est vain. Toute tentative d'essayer de sortir de cette case donne l'impression de se débattre, et non de débattre, pour vous y enfoncer un peu plus. La moindre objection fait de vous du moins un suspect, sinon le coupable idéal. A vous de prouver votre innocence. Reste à trouver de quoi diable pourrions-nous être coupables...
Je n'ai plus envie de combattre, car c'est bien cela dont il s'agit, grands pacifistes enturbannés de bons sentiments. Vous me demandez de m'extirper de ma paisible retraite pour vous rendre les armes. Vous oubliez juste que je n'avance ni armé, ni masqué. Si je veux un temps soit peu essayer de défendre ma position - position de fait mais non choisie je le rappelle - il va falloir que je donne de la voix, de la référence, de l'exemple, de l'emphase. Juste pour que vous m'écoutiez un peu. Ce qui vous permettra de coller définitivement votre étiquette malsaine sur mon front. Mon front triste.

LE FRONT DES RENONCEMENTS

Car si mon front est triste, c'est que vous ne pouvez pas sentir tous les papillons qui volètent dans ma poitrine. Primo, car vous ne m'avez pas laissé finir ma phrase. Donc vous n'avez aucune idée de la pensée que je comptais formuler. On ne me laisse jamais finir mes phrases, bordel..! Oui je sais, elles sont souvent longues. Parfois provocatrices, souvent douces, toujours sincères, dans le seul but d'essayer de participer à la construction d'une idée. Pas d'un dogme. Pas de ce que je voudrais que la réalité soit. Alors oui, elle a sûrement débuté par un constat pas très joisse, désolé mais ce n'est pas moi qui tire les ficelles, et à moins d'être dans un déni absolu, c'est vrai, il y a plein de trucs qui me remuent le bide et qui me font me dire qu'on est un peu au bout d'un truc bizarre. A vos mines déconfites on dirait que je viens de blasphémer, de casser cette superbe ambiance, de faire pleuvoir sur votre lumineuse tablée. Ne tentez pas d'inverser les jeux, m'avez-vous entendu professer, juger, punir..? Je n'ai pas d'avis final sur les choses, de cases dans lesquelles sceller les idées ad vitam æternam. Une certaine idée, pas une idée certaine. Il parait que l'on reproche souvent à autrui ses propres écarts, ses propres faiblesses. Et contrairement aux apparences, hors d'être les champions de l'argumentum ad hominem - planque tes fesses Michel - et du bouc émissaire, vous vous permettez des jugements définitifs, qui, s'ils étaient pris à votre encontre, déclencheraient un tollé général. Pourquoi? Parce que vous avez décidé que vous représentez le bien, me laissant le mal, et que le bien doit triompher du mal dans les histoires. A part que dans l'Histoire, on assiste plus souvent au contraire. Mais chut, rabat-joie, briseur de rêves, va..!

REDISTRIBUONS LES CARTES

Là où j'ai un avantage sur vous, c'est que je ne crois qu'au hasard et en la coïncidence. Aucune béquille. Enfin, quand je dis un avantage, j'avoue, ce n'est pas facile tous les jours, mais il n'y a qu'ainsi que l'on puisse véritablement libérer sa pensée. Quand on pense que rien n'est écrit, et qu'il n'y a pas de morale ou de raison à la vie ou à la nature, on fait des efforts. Comme les efforts que je fais pour contenir ma voix, afin qu'elle ne monte pas d'un cran, et que je reste audible, dépassionné, car la passion fait peur. Cette voix que j'étrangle, que je réfrène, c'est celle de l'injustice, et de l'effondrement devant le fait que vous mélangiez tout, tout le temps, c'est effarant: philosophie et religion, science et ésotérisme, mélancolie et tristesse, réalité et fantasme, lucidité et pessimisme. Polémique et engueulade..!


Comment cela? Je serais par principe pour la guerre, la mort, la pluie, la méchanceté, la veulerie..? Le noir, le sombre, le chaos, le dégueulasse seraient mon apanage..? Mais qu'ai-je donc de si humain qui vous fasse si peur..?  Qu'enfouissez-vous de vous même, que glissez-vous sous le tapis qui soit aussi insupportable, quelle face de votre pièce tentez-vous de noyer dans l'obscurité..? Il ne suffit pas d'être assis sur son fondement pour qu'il cicatrise. A moins que ce ne soit mes pieds pudiquement enfermés dans mes baskets qui vous permettent cette classification ontologique. Basket égale type pas cool, tong égale type cool. Basket égale industrie, sandale égale artisanat. Basket égale travailleur mineur asiatique, Birkenstock égale efficacité allemande. Rassurez-vous, je suis très bien dans mes baskets.
Vous avez beau vous réclamer de l'hindouisme, du bouddhisme ou de je ne sais quelle pitrerie, il plane dans cette vision manichéenne du monde un vieux relent judéo-chrétien indéfectible, comme une seconde peau cachée sous l'épiderme, un flambeau ancestral que l'on se refile par tradition. La tradition, plaie de l'humanité, qui amène les hommes à marcher tête basse dans la fiente de leurs ainés. La tradition est le cancer de la réflexion,  la métastase de la pensée.

NOUS ENTRERONS DANS LA CARRIÈRE
QUAND NOUS AURONS CASSÉ LA GUEULE A NOS AINÉS.

Soleil? Bien. Pluie? Pas bien. Paix? bien. Guerre? pas bien. Sourire? bien. Pleurer? pas bien. Pleurer de bonheur? Euh... merde, chef, c'est pas dans ma liste ça, c'est un peu antinomique, comment qu'on fait pour celle-là..?
Non, ce n'est pas une fixation, je ne parlerai pas encore de la pluie, trop facile, vous savez, l'eau, ce cadeau du ciel, ce liquide vital que par snobisme on se plait à traiter de tous les noms lorsqu'elle tombe des cieux depuis qu'elle coule d'un robinet de chacune de nos pièces, que l'on fait nos besoins dedans. Qu'il pleuve, oui mais pas samedi en huit, ça m'arrange pas, on risque de ne pas pouvoir manger dehors.!
Voilà bien la preuve que l'homme est faible, je craque, je digresse, et j'oublie d'en venir au fait.

IL M'EST ODIEUX DE SUIVRE AUTANT QUE DE GUIDER

Alors, je la joue cool. Je parle doucement, je pose des questions. Je laisse les divagations et errances emplir le champ, adieu vital esprit nietzschéen, le Gai savoir a depuis longtemps laissé une place trop vacante dans les rayons de nos officines, voilà qu'ils croulent depuis deux bonnes décennies sous les livres miracles et les solutions instantanées. Et encore je vous mets de côté le pan religieux. Car si l'on pourrait voir naïvement dans cette multiplicité de publications alléchantes un espoir, du genre à imaginer que l'homme s'occupe de lui, se questionne, se renseigne, excusez mon pessimisme regard circonspect, j'ai plutôt l'impression que cette feignasse de bipède surévalué surévolué pense que là aussi il n'y a qu'à appuyer sur un bouton pour être servi. Le pied non..? Mangez tel légume et vous n'aurez pas de cancer, trois boule de sucre et adieu la grippe, jeûnez sans déjeuner, comment à 60 ans j'en parais 58, et surtout, reboostez votre égo..! Non, vous n'êtes pas une merde, c'est la société de consommation qui vous pervertit, achetez mon livre et je vous dévoilerai comment..!
Mais le miracle est en chacun de soi, si toutefois on veut bien se donner la peine d'infliger à la paresse une défaite cuisante. Brel aimait à répéter que la bêtise était de la paresse, je crois que je commence à peine à comprendre la profondeur de cette simple phrase.


Là où Nietzsche propose une éducation précédée d'une introspection philosophique, se scrute et se méfie de lui-même, sans esprit prévenu, et développe sa personnalité grâce à un itinéraire intellectuel qui laisse libre cours à l'improvisation et aux expériences nouvelles, l'homme moderne cherche la solution miracle, la boite d'épinards de Popeye, l'électrostimulation tout en bouffant des chips dans son canapé, le téléviseur qui pense pour soi, la manne providentielle du trader débutant sur internet, le complot contre les solutions naturelles si simples et faciles, et surtout quelqu'un à qui attribuer la cause de ses échecs, sur qui rejeter la faute de son inconséquence.
Mais les épinards contiennent moins de fer que les haricots, la petite cuillère dans la bouteille de champ' n’empêche pas les bulles de s'exiler, et il ne nait pas plus d'enfants les jours de pleine lune.
Et sans vouloir bien sûr être pessimiste, vu dans quel état est notre jolie société et l'homme qui y cohabite, je vois mal comment la perversité prendrait fin et que cet homme se replacerait dans une position sage et philosophique. Cela manque un peu de magie. L'avenir est malheureusement
au maitre Reiki.
La magie, je préfère la voir dans la beauté des mots, et m'y réfugier.

Pareil aux animaux sylvestres et marins,
J’aime à me perdre un temps,
À m’accroupir, en quelque labyrinthe charmant,
Enfin, de loin, à me rappeler peu à peu au logis,
Pour revenir à moi et moi-même me séduire.

Je vous en supplie. Continuez à sourire comme des suspects. A ne jamais être d'accord avec moi. Car quand rarement ça arrive, j'ai l’impression que je me suis trompé.

PS : Ah oui, j'oubliais, de la lune on ne voit pas la muraille de chine. Ou alors c'est que vous êtes capables de voir un cheveu à treize kilomètres.


jeudi 27 août 2015

C'est la rentrée..!


Oui, je le sens, je le vois à vos visages déconfits, on tire ou pointe sans le même engouement, les enfants étrennent et trainent leurs cartables, on a rangé les pédalos... mais la bonne nouvelle, si vous n'avez pas eu le temps de lire sur la plage ou comme moi que vous détestez avoir du sable dans la raie - de votre livre - c'est que le bouquin du Pharmachien est toujours disponible. Ne vous arrêtez pas à ce rose poisseux et tournez donc les pages de ce magnifique ouvrage d'Olivier Bernard, pharmacien de son état - le Canada - qui amène une bonne vague d'air frais sur tout ce qui concerne de près ou de loin la santé. Iconoclaste, drôle, vraiment instructif - et je suis pas payé par les labos pour le dire - qu'est-ce que ça fait du bien de lire autre chose que des affirmations infondées, des mythes ancestraux et des conseils abêtissants sans aucun fondement..! Plus je connais ce type, plus je pense qu'il doit être détesté, et plus j'ai de l'affection pour lui, il me ferait presque supporter l'accent kébàkois..! En dehors de ses décryptages sur les médecines parallèles comme on dit, douces comme ils disent, sur lesquelles je savais déjà pas mal de choses, une approche vraiment intelligente et saine sur des sujets comme le stress ou la dépression qui peut faire beaucoup de bien à beaucoup de gens...
Découvert sur son site lepharmachien.com sur lequel il aborde plein de sujets différents selon ses humeurs, j'attends avec impatience la sortie du tome 2.
Allez Olivier, Brasse la cage pour tous ces cerveaux maganés, écrapoutis les idées-reçues, vaut mieux se chicaner que se pogner les nerfs..!

lundi 4 mai 2015

divine mélancolie...






Un jour, peut-être, tu partiras, lassée de mon épiderme ou mon pointillisme. Je boirai trop, et j'écrirai des poèmes qui glissent entre la peau et l'os. Je t'aurai perdu à tout jamais, mais j'aurai toujours la mélancolie avec moi comme compagne éternelle. Elle n'est pas aussi belle que toi mais se défend bien.
Il pourra bien alors pleuvoir dans ma tête, mes phrases résonneront dans le vide des meubles en un claquement sec et précis, pour me faire comprendre que je suis toujours sur la bonne route.

vendredi 17 avril 2015

la pluie...

Il pleut.
Pardon, il fait un temps pourri. Au cas où vous seriez passés au travers des gouttes, la pluie est dans la case pas bien. Elle fait l'unanimité. C'est rare de nos jours.
C'est chiant la pluie. On ne peut même pas dire que c'est la faute des arabes. Et surtout pas de dieu. Bon, en même temps, toute cette eau vitale sert au moins à remplir le creux des conversations... Trois semaines que l'on a pas vu une goutte, que la terre se craquèle et appelle au secours, mais la pluie c'est jamais bien, ça arrive jamais au bon moment, ça mouille, ça vient gâcher la fête, ça éteint le barbecue et du coup la vie elle est pas belle et bleue comme sur une carte postale comme on envoie du Touquet. Oups, pardon, ça c'est dans le nord (case pas bien), comme on envoie de Saint Tropez plutôt.


Maman, je crois que je suis pas normal. Je sais pas si c'est de voir la tête qu'ils font comme s'ils allaient mourir, mais moi la pluie ça me fait des trucs dans le ventre. Ah bien sûr je vais pas te dire que j'aime quand il pleut une semaine, je suis pas fou, mais bon, un peu comme là, ça me change du mistral. Je sais pas si c'est d'être né dans le pot de chambre de la Normandie comme disent les gens qui veulent faire qu'ils en connaissent un paquet sur les choses, qui fait que je crains pas trop l'humidité. C'est sûr, ça réveille un peu la mélancolie. C'est peut-être pour ça aussi que j'aime bien.  Ça donne envie d'écrire, de chanter, de marcher sous les gouttières en méprisant le rhume, de crier des trucs à une fille qu'on aime en secret et qu'on regarde disparaitre au loin sous les larmes du ciel. Ça donne du courage. Maman, s'il te plait, fais que jamais les hommes puissent décider du temps qu'il fait.



Aujourd'hui est un jour particulier. Je remonte au studio, en jachère depuis plusieurs mois. Tenter d'écrire des chansons. Reprendre le fil. Vivre. Je me sens un peu excité par ce défi, par ces accouchements difficiles et dont on ne sait jamais si la source est tarie, enfermé avec mon petit moi, à essayer de ne pas trop intellectualiser tout ça. Un peu seul aussi. Mais la pluie est avec moi...

Ça y est, je crois que je suis en train d'assembler les pièces du puzzle. Et de comprendre ce truc intestinal qui me lie à la Maison Tellier. D'avoir la clé pour pénétrer me mettre au chaud à l'intérieur. Ce n'est pas de venir du même coin, quoi de plus hasardeux et insignifiant dit ainsi. Je crois juste que cette cloche grise sous laquelle j'ai grandi, cette couverture commune, cet épais manteau bruineux me donne un accès privilégié à cette joyeuse mélancolie qui permet de cracher les mots les plus alanguissants avec le sourire. Envoyez les trompettes..! Tu as raison Helmut, ce n'est pas triste, c'est beau...!!

mardi 10 mars 2015

Cafard...




Charb, je pensais que tu me manquerais gravement chaque mercredi.
Je me suis trompé. Tu me manques chaque jour.

mercredi 18 février 2015

Une époque formidable...

Mon fils est né.
Ce que j'ai le plus entendu, mis à part les félicitations traditionnelles - auxquelles je ne comprends d'ailleurs toujours rien : quoi de plus à la portée de tout le monde, de plus courant, de plus archaïque que la reproduction ? - est qu'il est né dans une période difficile.
Au premier abord, et suite aux évènements arrivés à une bande de gauchistes saltimbanques branleurs dessinateurs et chroniqueurs chevelus ou mal rasés, il m'eut été presque naturel d'opiner du chef par simple réflexe, mais, vous connaissez mon goût pour la contestation, je ne pus m'en remettre à une extrémité si consensuelle.
Déjà, parce que je ne suis pas sûr qu'on fut mieux sous l'occupation (quoique certains semblent regretter cette époque...) ou pendant la pandémie de peste bubonique, voire celle de la grippe espagnole, ou encore à souquer ferme sur une galère maltaise.
Ce à quoi vous me rétorquerez qu'à choisir vous prendriez plutôt le temps béni des colonies, des trente glorieuses, de la femme au foyer, enfin bref, l'époque où l'on avait encore des valeurs mon bon monsieur..!
Ces valeurs, cette prospérité, vos nostalgies, foutez-vous en jusque là, je vous les laisse... et par pitié, ne venez pas me demander de choisir entre la corde et la cigüe.

LA LIBERTÉ OU LA MORT ?

Alors oui, nous vivons une période trouble, pleine d'incertitudes, mais je préfère mille doutes à une seule fausse vérité inaltérable. Et vous voulez même que je vous dise, je l'aime cette période de tous les possibles, cette odeur de fin du monde qui n'avance plus masquée, cette sensation de vide abyssal, parce que c'est dans ces moments et non dans la liesse que je me dis que nous pourrions peut-être trouver en nous la force et les moyens de nous tirer vers le meilleur, de sortir de nous-même, d'extirper de nos êtres ce que nous avons de mieux.

Si j'essaie de mettre de côté l'assassinat de mes amis de Charlie - bon, d'accord, c'est pas facile - nous vivons actuellement une période au goût acidulé ou la cécité semble lâcher prise.
La religion montre son vrai visage, celui de la haine, de la violence, de l'exaction, de l'extermination de toute apostasie comme appelé dans leurs soit-disant livres de paix.
S'il faut se soumettre, alors je préfère largement la mort. Si seulement je croyais à l'au-delà, je pourrais en consolation avoir la perspective de me retrouver au comptoir de l'enfer avec Charb, Dewaere et Gainsbourg, c'est où qu'on signe..? De plus, la vie serait plus simple. Fini le flip de se sentir une boule de hasard, de l'infiniment grand, du néant, enfin une réponse à chaque question..! Répondre finalement lassé de tout par l’acquiescement à ceux qui voudraient que je me prosterne, m'agenouille, me découvre, me déchausse, m'interdise de boire, de manger, de jouir..! Finalement, Trouver la chevelure d'une femme obscène me tirerait de bien des tracas..!
Votre foi est-elle si fragile qu'elle puisse être ébranlée par mon hédonisme..? Est-ce que je viens, moi juger, amputer, circoncire vos palabres et prédications sectaires et vos appels à la haine de l'impie dans vos temples sacrés, que nous finançons tous en plus, pendant que vos ouailles crèvent de faim dans les rues..? Au nom de quoi vous permettez-vous de me dire ce qui est bien et mal, après des siècles de cruautés en tout genre menés par vos piétés aveugles..?
Lâchez mon bras, je n'ai pas besoin de tuteur, de béquille pour apprendre à marcher droit, jamais vos imprécations ne viendront souiller le vestibule de mes minots, ni votre eau funeste frapper leur front, aux barbaries féodales je préfère les Lumières.

CROITRE INDÉFINIMENT MAIS POUR COMBIEN DE TEMPS ?

Encore mieux, ce fameux monde où il faut faire ses dix pour cent de plus chaque année s'écroule tout seul comme un pantin, comme un château de carte victime d'un toussotement, d'un courant d'air, malgré les sacrifices des populations et les rafistolages impudiques à coup de milliards, après des décennies ou remettre en question le moindre de ses fondements vous faisait passer pour un puéril anarchiste, un feignant utopiste et attirait sur votre carcasse fielleuse caricatures et moqueries condescendantes. Allez donc bosser le dimanche, revenez aux quarante heures, cinquante même, faites des heures sup, tirez la couverture à vous, dans un pays ou un quart des actifs n'a pas de boulot, gavez-vous comme des oies malades, c'est le siècle du surmoi, de l'impudeur, profitez..! Désolé, ne comptez pas sur moi, traitez-moi de feignant, de parasite, d'inconscient qui est en retard sur le monde, je serai au square avec mes mômes...
On ne peut croitre indéfiniment. Cette phrase tellement simple, compréhensible pour un enfant de sept ans, celle-là même qui faisait pouffer il y a vingt piges, commence à raisonner dans les crânes d’œufs de ces eunuques certifiés conformes par leurs grandes écoles.
La seule école valable, c'est la rue. Le terrain. Bouffer du gravier. La pratique qui met à terre toute théorie.
Traîner dans son cartable la connerie de ses ainés, comme un dogme, une doctrine infaillible, sans jamais rien remettre en question c'est prendre le risque de sentir l'odeur de poudre qui traine partout ces temps-ci. C'est une autre forme de religion.

D'aucuns fustigent un monde qu'ils ne comprennent plus, qu'ils voudraient voir changer, en fait plutôt retrouver leurs schémas d'antan, sans bousculer aucune de leurs habitudes. Quoi de plus angoissant que la majestueuse statue d’airain vacillant sur son socle..? Cette période est peut-être une période charnière, et tant mieux.

JE SUIS LE BRUIT ET LA FUREUR LE TUMULTE ET LE FRACAS

Mon fils est né le jour de la victoire de Siryza. Loin de moi la naïveté de penser que le monde en tournera mieux, mais ça fait du bien de souffler un peu sur la poussière. Je veux y voir une petite lumière au fond du tunnel, l'appel de quelque chose de beau, du commencement d'un bout de truc.
Je ne veux plus penser à Charb, sans visage, mitraillé à bout portant pour délit de génie, et me tourmenter d'avoir été assez inconscient pour jeter à nouveau dans cette grande mélasse un petit être qui me le reprochera parfois. J'essaierai de me le persuader que la vie vaut le coup d'être vécue, que la vie est belle comme sa maman, et que cette histoire va bien finir. A nous d'en décider.



vendredi 9 janvier 2015

Charlie



Je n'ai pas envie de parler de cela.
Je n'ai plus d'humour, de dérision, d'appétit, de volonté.
Je me sens seul, abandonné, orphelin.
Pétri de haine, seulement habité du désir de vengeance.
Alors comme je n'aime pas sentir cette bête féroce en moi, je vais attendre que ça passe.
Il faudra bien du temps.

dimanche 5 octobre 2014

Embrasse-moi



tout s'étiole
s'évanouit dans l'éther
cabrioles
en descente aux enfers
on se console
on fait machine arrière
premiers rôles
puis on mord la poussière

peu de choses
et pour tant de manières
quelques roses
voilent la poudrière
on compose
on éteint la lumière
mais tout implose 
et retombe à l'envers

on murmure
se censure au besoin
phrases sûres
et repassent les trains
on se rassure
qui trop embrasse mal étreint
triple armure
qui trop embrasse mal étreint

mais toi 
embrasse-moi

mercredi 24 septembre 2014

Le complot...

Une petite fille à l'agonie, le visage rougit de larmes et de bave, semble demander pitié à ses bourreaux en une dernière prière intérieure. On pourrait facilement l'imaginer entourée d'une douzaine d'adultes, froc aux chevilles, sexe turgescent, prêts au viol multiple, d'un gang de cambrioleurs s'apprêtant à lui faire cracher la combinaison du coffre à la brûlure de cigarette, ou bien encore de sa réaction à la vision du corps décharné des membres de sa famille après le passage d'un tsunami dévastateur.
Mais non, vous êtes loin, pourtant les multiples seringues qui entourent l'enfant devraient vous mettre sur la piste. Euthanasie..? Encore raté, mais vous brulez..!
Savez-vous qui sont les salauds de tortionnaires qui s'en prennent à ce pauvre bambin sans défense..? Je vous le donne en mille: ses propres parents, aidés par ces collabos de médecins, ils vont la vacciner...!!
Évidemment, cet article nauséabond est aussi creux que la photo est choc, on n'y apprend rien, une fois de plus de soit-disant documents confidentiels ont enfin été découverts, qui vont prouver la vérité sur la nullité et la dangerosité des vaccins au monde entier... un grand classique qui revient tous les dix ans...
J'ose à peine aller visiter les pages voisines. C'est sans surprise que l'on découvre sur ce site de "réinformation" une ode à Thierry Messan, des vidéos de Dieudonné ainsi que du poujado-négationniste belge Laurent Louis, il nous manque encore une bonne dose de Soral et et le grand complot franc-maçonnique-américano-judéo-financier vous amène à l'orée de l'orgasme...



CHOISIS TON CAMP CAMARADE

Oh, je sais bien qu'à la lecture de ces quelques lignes, on va d'office me ranger dans la case opposée, que de petits cerveaux étriqués, ceux-là même qui s'imaginent ouverts d'esprits car pseudo-contestataires, et qui n'ont d'autre imagination et dualité manichéenne que de trier et classer en deux colonnes et catégories, vont faire leur jolie déduction réductrice. Et bien permettez-moi de vous dire qu'on peut détester Dieudonné sans être sioniste, vacciner ses enfants sans se prosterner devant Sanofi, se torcher avec le voile sans être raciste, ne pas gober les infos toutes crues sans pour autant en fantasmer d'autres, manger de la viande sans louer la souffrance animale, conchier le retour de Sarkozy sans préférer Hollande, aimer la ville ET la campagne, l'été ET l'hiver, fromage ET dessert, et surtout être libre de penser sans béquilles complotistes.

Lassé par ce genre de combats stériles, il y a bien longtemps que j'ai baissé la garde, ayant abandonné la polémique avec les toréros, lepénistes, religieux de tous poils, supporters et autres téléphages, on ne change pas les gens avec des mots, même avec les meilleurs arguments du monde, ce style de débat n'amenant que de vieux archétypes, chacun arc-bouté sur ses positions. Mais il y a un truc qui m'insupporte par-dessus tout, et qui est de plus en plus à la mode, c'est de répéter un mensonge pour lui donner l'apparence trompeuse de la vérité. Il n'y a qu'à écouter le discours des gens dans la rue, qui se lâchent enfin, adoubés par les sondages et les pseudos-victoires extrémistes, pour se rendre compte que oui, effectivement, à force de répéter des conneries telle une doctrine, elles apparaissent comme choses acquises, avérées, vérifiées. C'est sur ce terrain-là qu'il est bon de traquer la bêtise, afin de ne plus jamais lire avec tant d'aplomb et de certitude que les vaccins (lesquels d'ailleurs..!?) ne fonctionnent pas et rendent malade. Car qu'on soit pour ou contre, c'est un lit d'inepties, un dogme, une croyance, et que ça te défrise le cul ou non une dérive sectaire. Que tous les béats apocalyptiques me tombent sur le râble, il n'en restera pas moins un nombre incalculable de contre-vérité étalées en leur vitrine, aussi débiles que le juif a le nez crochu ou la petite cuillère arrête les bulles du champagne.

JE MENS DONC JE NUIS

Mais clamer, c'est exister. Alors allons-y pour les phrases faciles, gratuites et définitives. Prenons cet exemple précis sur l'article en question : "Les vaccins ne fonctionnent pas."
Il y a trois chutes spectaculaires de la mortalité dans l'histoire de l'humanité, et vous aurez beaux secouer vos grigris, vous ne pourrez que mentir de façon éhontée en le niant: l'apprentissage de l'hygiène - particulièrement celle des mains, la généralisation des vaccins (hou hou, ça fait peur hein..!) et la découverte de la pénicilline (comprenez pour les débiles par là le poison antibiotique).
Il est tellement facile de nos jours de cracher sur les vaccins, une fois hors de danger..! Si vous pouvez vous permettre de ne pas vacciner vos enfants et qu'il ne leur arrive rien dans la majorité des cas, c'est bien justement grâce à la vaccination de masse, qui a écrasé la plupart des maladies infantiles très contagieuses et contre certaines desquelles il n'y a aucun remède à ce jour. Mais rien n'est éternel. Plus la propagande anti-vaccin à tout crin prendra de l'ampleur, plus la herd immunity sera fragilisée et plus ces maladies feront leur réapparition. C'est tellement simple le snobisme occidental, présomptueux si possible, qui consiste à toiser tel un grand biologiste en fin de carrière ces vilaines souches douteuses, pendant que l’Afrique crève de la tuberculose - 1500 morts par jour..! Un peu de pudeur que diable..!

Qui a dit qu'aucun vaccin n'avait jamais rendu malade..? Personne, surtout pas moi, terrassé par une bécégite à la petite enfance, qui a ralenti ma croissance durant des mois, en témoignent les stigmates de cette intervention affichés sur mon bras gauche. Mais ces cas sont hyper rares, vous avez mille fois plus de chance de vous tuer en bagnole ou d'être frappé par la foudre... Évidemment, plus le recul est grand, plus on a une vision sereine du produit. Mais ne pas faire le DTP par crainte de mort subite est vraiment le summum de l'absurdité. Les vaccins ne provoquent pas les maladies qu'ils croient prévenir, et ce pour la bonne et simple raison que dans la majorité des cas la souche de cette maladie n'est même pas dans sa composition..! Affirmer par exemple que le vaccin contre la poliomyélite peut donner la poliomyélite c'est juste mentir, tricher, désinformer, faire de la propagande.
Et les labos alors, ces enfoirés de labos..!? Ben oui, y'a des enfoirés à la tête des labos, pourquoi, tu croyais que c'était de grands bienfaiteurs offerts à la santé publique..? T'en connais beaucoup toi des grands patrons altruistes..? Danone? Axa? Carrefour? Orange? Vinci? Société Générale? Alcatel? Lequel..? Dites-vous bien que les vaccins sont une piètre manne pour les laboratoires pharmaceutiques, qui préfèrent de loin les traitements à long termes sur le cardio, le cholésterol et autres anti-dépresseurs. Après, ne vous attendez pas à ce qu'ils évitent de vouloir les vendre..!

JE M'ENDORS BORDEL !

Tiens, on va faire un petit aparté, parce que ça commence à devenir chiant, pas assez virulent - mon magnésium est au top - et je manque de temps car ces salauds de socialocommunistes m'obligent à aller chercher mes enfants à l'école le mercredi midi (enfants qui d'ailleurs n'ont pas leurs vaccins à jour, et dont un a même attrapé la grippe AH1N1, et qui va très bien, merci...)
Puisque dans ce genre de site on aime les anecdotes (surtout dans les commentaires) qui donnent lieu de règle absolu - genre oui mon chien a eu un vaccin ça lui a fait un gros bouton et de la fièvre non mais que fait la police - digne des meilleurs micros-trottoirs de TF1, je vais vous en livrer une.

Es-tu toujours vivant Julien? Oui je crois bien que tu t'appelais Julien, tu m'avais apostrophé un soir de fin de fête votive (oui je sais quand on est jeune on est prêt à tout pour sortir... non, pas les férias quand même, un minimum d'amour-propre...) je serrais dans mes bras ma chérie de l'époque sous l'extinction des lampions, protégé par une quelconque baraque à frite. Tu boitais grave malgré ta béquille, tes muscles semblaient taillés dans la barbapapa avalée quelques heures plus tôt. On ne se connaissait pas mais tu avais besoin de parler. Tu nous regardais intensément. Tu bandais même peut-être, si toutefois cette action te fut encore possible. Tu nous a balancé que tu nous enviais parce que tu ne connaitrais jamais ça, car personne ne voudrait jamais de toi, vu tes déformations et le mal qui te rongeait. Tu avais vingt-trois ans, tu avais la polio, car ta maman t'aimais tellement qu'elle n'avait pas voulu t'infliger la torture du vaccin.



PARENTS, SADIQUES..!

Voilà où l'on en est maintenant. Les parents, déjà souvent un peu perdus lors de l'approche de la vaccination, car souvent partagés dans leurs choix, sont des salauds, inhumains, suceurs de Servier et sa clique, inconscients, lâches, peureux, moutons de panurges..!
Si tu lis un peu plus loin sur ce site dégueulasse dont je tairai le nom (en même temps quand ça commence par "réseau" faut pas s'étonner... si j'étais moi je te conseillerais la philosophie plutôt que l'ésotérisme mais bon c'est toi qui voit...) tu y apprendras que le SIDA ça se refile pas par les relations sexuelles, que c'est réservé aux gens qui ne mangent pas bien (entendez pas bio, ouf, je suis peinard, depuis que le bio s'est démocratisé je PEUX manger bio...)
En lisant cette fiente d'ailleurs ça fait ressurgir quelques souvenirs, qui c'est, ah oui, c'est vrai, je me rappelle maintenant, c'est cette connasse d'intégriste de "La Vie Claire Chère" qui répétait cela à sa fille en pleine adolescence, c'est là que j'ai commencé à me droguer je crois...
Poursuivez par EBOLA c'est rien du tout, encore une histoire des américains, ça se transmet même pas, et puis en guise de dessert mon préféré, le village en Inde champion du zéro cancer où grâce à leur alimentation sans viande, sucre, sel, alcool on peut vivre jusqu'à 160 ans. Bon, en même temps, à quoi bon j'ai envie de dire, mais là ce serait une remarque personnelle et gratuite et ce n'est pas le genre de la maison... Je vous en supplie, allez-y tous, y'a plus de place au pic de Bugarach..!
Vivement le dossier sur "Je préfère la septicémie à la prise d'un antibiotique du démon", "Comment j'ai terrassé un rhume en moins de six mois grâce aux superbes laboratoires philanthropes Boiron remboursés par la sécurité sociale (là on a de droit de sucer, c'est du sucre...)", et "Regarde-moi tous ces connards qui fument des clopes et après c'est nous qu'on paye leur cancer."
Je vous passe le reste des chapitres sur la politique mondiale, les faux otages, Poutine n'est pas un dictateur, le décompte des morts Israël/Palestine, les maitres quenelliers et autres réjouissances, je vais vomir et je reviens.
(Ah oui, j'oubliais, si vous n'avez vraiment rien à foutre de votre vie vous pouvez tenter de remonter les fameuses sources de ce site de merde, vous ne tomberez que sur de la VPC de produits naturels censés vous éviter cancer et mauvais oeil...)


Ce qui est le plus choquant avec ce genre de site-poubelle censé endoctriner rééduquer et informer l'affreuse masse inculte et naïve que nous sommes, hormis le nombre de mensonges par ligne, c'est que vous pouvez fréquemment retrouver sur les réseaux sociaux certains de ces articles avec le beau pouce bien levé de certains de vos contacts - pour ceux qui supportent encore facebook et ont encore des amis - jusqu'alors portés en estime, qui semblent affirmer par cet ersatz dressé : "Hé hé, on me roule pas dans la farine comme ça moi, j'ai les yeux grands ouverts, je sais bien qui tire les ficelles, pas con..!"
Mais qui il va rester bordel alors..??

vendredi 25 juillet 2014

le Phénix...

just music.

lundi 5 mai 2014

Le Rocher...

































Il est 05h14.
Je n'ai plus sommeil.
Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive, mais aujourd'hui c'est différent.
Je n'ai plus envie d'avoir sommeil.
La vie est tapie là, un peu partout, en éveil, à portée de main, qui frissonne.
Dans les chants de ces oiseaux qui sont déjà debout,
dans l'idée du jour qui pointera bientôt, dans la veine de ton cou qui palpite.
J'ai envie de vivre ces moments à tes côtés.
Je n'ai plus envie de sauter du rocher pour que ça s'arrête.
Je n'ai plus peur.

jeudi 3 avril 2014

Pourquoi ont-ils (re)tué Jaurès..?






Hé, Steeve, au lieu d’ânonner aux laquais médias trois pauvres mots de français trop attendus dans une syntaxe à faire pâlir un joueur de football de deuxième division, toi qui prétend vouloir protéger cette langue, ce fameux patrimoine, d'une quelconque imminente invasion barbare, cours donc à la bibliothèque municipale avant que tes priorités sécuritaires ne la condamnent à la fermeture, ou pis, à en trier les ouvrages à l'instar de ton allié d'Orange, et relis la biographie de ce pauvre Jaurès, qu'un triste Raoul Villain, ineffable nationaliste réagissant aux mêmes instincts que ceux de ta clique, assassina lâchement au travers d'un brise-bise à la veille de la grande guerre, devenue ainsi inévitable.
Au nom de quoi, de quelle folie bâtarde, de quelle provocation gratuite te donnes-tu le droit de t'approprier ce genre de symbole ? Qu'est-ce qui te permet d'associer le plus important des pacifistes à ta flamme dégueulasse, qui nous poussera sans doute inexorablement vers la guerre civile, dans un pays déjà au bord de la rupture ?
Alors de grâce, si ça peut te rassurer mets ta ville à genoux, puisqu'ils en ont décidé ainsi, mais épargne-nous tes piteuses relectures de l'histoire, même si c'est un vieux toc familial, et laisse-nous écouter nos cœurs et nos âmes, sans tes interférences. Avec un peu d'accordéon, ça devrait te faire plaisir...

Demandez-vous belle jeunesse

Le temps de l'ombre d'un souvenir
Le temps du souffle d'un soupir
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?

Hé, Steeve c'est même pas français comme prénom..!

samedi 15 février 2014

Beauté pour tous

J'ai mis longtemps à vous aimer. D'abord ce nom, La Maison Tellier, comme une balafre sur une gueule d'ange, quoique j'affectionne trop les imperfections pour ne pas y trouver un certain charme, disons alors plutôt un poireau, une verrue, une excroissance douteuse. Je n'ai pas franchis le seuil de cette Maison immédiatement, craignant qu'il faille se déchausser, ou au contraire y pénétrer les pieds boueux pour bien marquer son territoire, chemise de trappeur et barbe hirsute afin de montrer son appartenance à cette famille chevelue et pouilleuse.
Force est de constater que je me suis trompé. On entre en La Maison Tellier comme on est, pour en ressortir quelqu'un d'autre, grandi par l'humanité débordante glanée sur chaque titre, giflé par la cinglante évidence des mots bien choisis et bien placés, en une leçon de vie.
Quelle joie trop rare d'attendre une date abstraite, synonyme de sortie d'album d'un contemporain. J'y étais, ce 14 octobre, pour déchirer la cellophane du nouvel opus, dont le titre Beauté pour tous, comme une invitation, laissait planer un bon présage. Un deuxième m'attendait en découvrant la track list, enfin débarrassée de ces titres anglais bâtards dont l'incongruité flirtait avec l'indécence de ne s'assumer qu'à moitié. Va essayer de faire rimer blafard avec phare en englishe toi...
La Maison Tellier fait partie des groupe dont il ne faut point trop parler, ou pas à n'importe qui, dont il faut espérer un succès tout relatif, afin que la machine du monde n'opère pas en tranchant dans le vif de l'intime. Car c'est bien cela dont il s'agit, l'intimité. Un Tellier, ça ne se chante pas à tue-tête, ou bien seul en voiture, ça regarde chacun, ça gratte là où il faut, ça déchire le paysage et rabote le cul comme une vieille suspension, ça chauffe la gorge comme un grenache à bonne température, alors que survivent trompettes bileuses et élans fatalistes, teintés d'éclaircies manifestes..!

dimanche 2 février 2014

Marre..! (3)


Marre et marre de ne recenser que tristes trépas..! Va-t-il falloir que je procrée à nouveau pour rosir un peu le carnet du jour..?

Bon, en même temps séchons nos larmes, partir à quatre-vingt-dix piges et demi avec une vie si bien remplie, ou est-ce qu'on signe..? Non, c'est juste le trou béant, l'image, l'idée qui choque. Et si Cavanna repartait avec toutes ses affaires..? Les hommages sont souvent pompeux, mielleux et surtout hypocrites. Mais là on se rend compte de la dimension de la chose, non pas au travers des médias - qui ont fait leur deux lignes ou deux minutes sempiternelles avant de repasser au scooter présidentiel - mais à la lecture des quelques réactions de divers journalistes, écrivains, dessinateurs, chroniqueurs, qui déclarent sans hésiter qu'ils n'auraient sûrement pas fait cela sans Cavanna. Pourvu que cela interroge les gens qui confondent Cavanna et Cavada, et suscite l'intérêt de se pencher non seulement sur son œuvre mais surtout sur ce courant de pensée, enfin, disons cet électrochoc de non pensée, un truc tout naturel, d'adulte resté gosse, qui, remplacé petit à petit par la recherche de la notoriété, du buzz, de la fausse provoc, meurt à petit feu.

Il faut laisser parler les autres quand on ne se sent pas armé pour mieux faire, alors comme je n'ai connu la grande époque que par les vieux numéros disséminés ici et là sur le chemin de mon enfance par mon cher paternel, je vous laisse avec un article de Jean-Marc Proust sur Slate :
http://www.slate.fr/story/82901/cavanna-la-fin-humour-libre

Bien que je ne crois en rien, j'espère que tu seras enterré non loin de ton petit frère Reiser, un autre Jean-Marc, et que, en faisant un crochet, je pourrai passer te faire un petit coucou lors de ma prochaine escapade à Montparnasse, entre deux choux.