samedi 5 décembre 2015

Hiver et contre tout..!

Les mines sont renfrognées. Les sourires décatis. Il n'y a plus dans l'air cette légèreté et cette insouciance passagère à laquelle on a eu à peine le temps de s'habituer.
Est-ce le conflit au proche orient, la future guerre nucléaire russe ou les fusillades capitales qui pèsent sur les visages de mes contemporains..? Peut-être plutôt les difficultés à boucler les fins de mois qui ne vont point être améliorées par l'augmentation du timbre, du gaz et autres réjouissances..?
Vous êtes loin du compte, l'ennemi invisible est à nos portes, nos fenêtres, jusque dans nos lits, il arrive, c’est l'HIVER..!
Si seulement il avait un visage, on pourrait lui taillader, l'immoler ou le larder d'acide, malheureusement, comme tous les salauds, il avance masqué..!
Je n’ai jamais réussi à comprendre comment la météorologie pouvait jouer autant sur le moral et l’appétit de vivre de l’espèce humaine. Quel fieffé mécanisme interne peut bien ensevelir tout à coup
tout désir, toute passion, juste parce que la terre poursuit résolument son orbite autour du soleil…

En moi, il brûle un feu ardent, semblable aux premières buches qui enflammeront l’âtre le moment venu de la première allumette, que l’humanité semble vouloir repousser chaque jour grâce à son effet de serre, bardée d’un narquois sourire, en prévision du jour ou le marcel en résille sera la tenue réglementaire obligatoire.

Si tu regrettes la Tunisie et ses riads assommants, mais que tu te résous tout de même à supporter le climat tempéré faute de mieux, je ne peux lutter, mais viens tout de même à la maison, on jettera quelques pommes de terre dans la braise, en sirotant un grenache de derrière les fagots, calés au fond du rockin’chair. On se mettra un truc de circonstance, je sais pas moi, les mazurkas de Chopin, au hasard, et on parlera du bon vieux temps ou ces traitres de moustiques, malgré le ventilateur oscillant, venaient nous ponctionner leur décilitre quotidien…

Et surtout, ma chérie, va revenir le temps où nous nous blottirons l'un contre l'autre comme si nous voulions nous souder comme des parois de coffre-fort.

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