samedi 19 juillet 2008

Pas à vendre...

On a retrouvé le père spirituel des pseudos-interviewer à la sauce Fogiel et Cie (eh oui, il a l'honneur d'avoir son nom cité en représentant de cette caste, car on doit lui reconnaitre le mérite d'avoir largement surpassé ses mentors...)
Peut-être depuis le temps a-t-il cessé de médire, peut-être même a-t-il cassé sa pipe. Ce ne serait que justice, j'espère au moins qu'il ne continue pas de lui briser menu dans l'au-delà (on a qu'à dire que je crois à un truc après la mort juste pour la phrase...)
Qu'il vienne baver en plein repas au resto, à minuit passé, à la sortie d'un concert, c'est déjà limite, mais je pense que rien ne vaut son entêtement et sa provoc facile. Vu que je ne serai jamais connu, je ne connaitrai jamais le privilège de répondre à ce genre de questions pertinentes. En fait pourquoi perdre son temps et s'échiner de la sorte ? Il doit continuer à penser exactement la même chose malgré les explications de son interlocuteur. Je crois que je dirais : "oui, d'accord, vous avez raison, mettez ce que vous voulez, ce qui vous fait plaisir, ce qui vous arrange."


- La question qu’on se pose bien sûr c’est
"oui ou non abandonnez-vous la chanson ?"
- La chanson, non !
- Le tour de chant alors.
- Je n’aime pas le mot abandonner.
- C’est une démission ça abandonner.
- Oui, ça a un côté Tour de France. J’arrête. J’arrête de chanter.
- Y’a quand même des raisons d’abandonner, on abandonne pas comme ça, on laisse pas tomber le public, selon la phrase consacrée, vous le faites pourtant !
- Mais non, mais non, mais non… Y’a quinze ans que je chante. Et c’est marrant, personne n’a voulu que je débute et personne veut que je m’arrête. Mais là j’ai envie de respirer un peu.
- Mais ça correspond quand même à une certaine misanthropie.
- Non.
- Vous avez écrit
"Ces gens-là", est-ce que c’est "Ces gens-là" que vous voulez fuir ?
- Non non, pas du tout. Pas du tout !
- C’est pour fuir les gens que vous vous arrêtez !
- Non, oh non, oh non, oh non ! Vous lisez trop vous ! Non, c’est pour aller voir, c’est pour avoir le temps d’aimer justement. J’ai un rythme de vie ou j’ai peut-être plus très bien le temps d’aimer. J’ai envie d’aller voir, de regarder, m’offrir le temps de me taire. C’est bon ça. Ça j’ai envie. Que ça. Ça s’appelle la liberté.
- M’enfin, quand même, pour toute une, disons une jeunesse par exemple, les gens qui vous ont suivi pendant ces quinze ans, ceux qui vous ont accepté, d’emblée, on a l’impression que vous vous retirez presque bourgeoisement, une fois fortune faite, vous dites bon ben maintenant je m’arrête, je retourne chez moi, ça vous gêne pas un petit peu ?
- Votre question me gêne, parce que, parce qu’elle est fausse complètement votre question. Je suis pas à vendre, vous comprenez ? J’ai pas envie d’être à vendre, et je suis pas à vendre. Et j’ai envie de vivre ma vie comme j’ai envie de la vivre.

Aucun commentaire: