samedi 26 avril 2008

Où elle était la musique..?

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Là, tapie entre deux côtes, deux interstices. Planquée entre deux eaux, histoire de ne pas servir d'alibi, de colmatage, d'ornement. Elle a attendu le moment propice et guide mes tâtonnements hésitants.
La musique, je ne l'écoute pas, je m'en nourris. J'en bouffe, m'en gave, elle me remplit jusqu'à l'os, le long de chaque vertèbre. Elle m'aide à transpirer, exulter, transmettre, transcrire, pénétrer.
Je vais te le dire maintenant, te le cracher à la figure si tu ne l'entends pas, baver la déconfiture, c'est pour celà que j'apprécie le verbe, elle m'aide à le magnifier. Elle le transcende, le plante au fond du bide, le dénature à foison, comme bon lui semble, en fait l'arme parfaite, la vengeance absolue.
Rien à foutre des discours partisans ou de ce qu'on voudrait bien me faire croire. Entassez-vous pour la dernière hype, divertissez-vous, mettez l'ambiance, moi, je jouerai les oiseaux de mauvaise augure.
Elle trône au milieu du salon, ou engoncée au vestibule, elle grince, elle couine, elle blâme ou encourage, chante la révolte ou l'insoumission, vous rend mime au crachat décibélique, sinon alors comment entendre la petite larme, le petit grêlon au fond de la gorge comme un petit animal étranglé.
Tais-toi, tu parleras après, ou alors fais mieux, coupe-moi maintenant, attache-moi les bras dans le dos, baïllonette-moi la gueule, sinon boucle-là et écoute, laisse-toi ouvrir, le coeur à l'heure, assume enfin les choses, dégouline de vérité et prends tout pour argent comptant, dans la minute, la seconde, et sa plus petite division.
Rien est tout, tout n'est rien, cherche la racine qui te campe au sol, rejette le labourage tenté ou intenté, s'il le faut baisse ton froc, puis assied-toi et contemple les fêlures de toutes ces carcasses invincibles, tu y es presque, au-dedans de toi, là, tout près. J'y suis. Je t'attends...

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