jeudi 19 juin 2008

Mimi 86...

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"Ben dis donc c'est pas gai ton truc..!"
Oui, je sais, je casse l'ambiance, mais en même temps, tu l'as vue l'ambiance..?
J'y peux rien moi si quand on vit trop vieux on enterre tous ses potes..!

Et j'y peux rien non plus moi si on est le dix-neuf juin, et qui dit dix-neuf juin dit dix-neuf juin quatre-vingt six, et qui dit dix-neuf juin quatre-vingt six dit Coluche. (bon, ok , j'avoue, j'ai fait un copier-coller...)

Ce jour-là, après m'être fadé tout le long des vacances les hordes de supporters ibériques du "mùndial" comme ils disaient, j'étais de retour d'Espagne avec mes grand-parents maternel dans leur 305 bleue métallisée, vitres électriques, quand le poste a craché que Michel Colucci avait cassé sa pipe dans un accident de moto, sur la route de Grasse.
C'est marrant, en fermant les yeux je peux revoir avec exactitude le décor, alors instantanément figé. Une longue portion d'autoroute en montée, coincée entre les arbres. Ça me l'a fait aussi pour Gainsbourg et Ferré. Pour Brel, je m'en rappelle pas bien parce que j'étais pas né.

Coluche, il m'avait tenu compagnie sur la platine de mon père quand j'avais peur de camper dans le jardin et que je dormais tout seul à la maison pendant que les autres faisaient les cons dans la tente. Il y avait un disque : "Mes adieux au music-hall". Je comprenais pas tout, mais en tout cas, quoi de plus logique que de mourir après ses adieux... pour moi Coluche c'était surtout ce disque. Pas un de ceux où s'enchainent ce qu'on appelle les "sketches" (que c'est laid...), qui racontent en général une petite saynète jouée par un personnage fictif. Non, c'était Coluche qui nous parlait, me parlait, commentait l'actualité, la politique, racontait son enfance, ce que l'on appelle maintenant le "stand-up", qui apparemment est devenu nouveau (je me marre...), en tout cas au moins autant que le slam de Ferré dans les années 70...


Je me rappelle, je t'avais fait croire que sur la pochette il était pas maquillé, que son nez était vraiment rouge naturellement, mais je suis pas sûr que tu m'avais cru... Dans ses lunettes était écrit comme à la main "à Véronique". Je me disais que ça devait être sa chérie et qu'elle devait être vachement fière...

Et puis il y avait eu Tchao Pantin, vu en cachette à la télé, et une grande gifle. De la poésie, de la noirceur, du cambouis, et un truc comme de l'amour, avec la jeune et libre "Lola" (Agnès Soral) qui m'avait fait comme une drôle de sensation dans le bide...

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